Voilà un disque qui ne peut que s’écouter très
fort. C’est un peu sa limite et donc sa faiblesse mais après tout Zombi ne prétend pas être un recueil de
berceuses au clair de lune et MOMBU
n’a pas pour vocation de passer pour un groupe adepte de finasseries.
Je ne vais pas faire la fine bouche non plus de ce côté-là parce que les
disques qui s’écoutent à burnes – comme on dit très vulgairement – c’est un peu
ma tasse de thé. Mais il persiste plus ou moins tout au long de Zombi cette désagréable impression que
le disque carbure un peu trop à la testostérone et aux anabolisants. Encore une
fois ce n’est pas très grave : j’aime bien aussi les drogués. Zombi fait également regretter de ne pas
avoir d’abord découvert Mombu en concert tant le disque ne laisse aucun doute
sur l’intensité que cette musique peut dégager en live.
Mombu est donc un duo réunissant Luca Mai au
saxophone baryton et aux effets ainsi qu’Antonio Zitarrelli à la batterie. Le
premier est le souffleur pantagruelique de Zu et immanquablement on pourra
faire quelques rapprochements faciles et réducteurs entre les deux groupes. Il
faut dire que le titre d’ouverture Shutterer
Ancestor c’est presque du Zu pur jus. Idem pour Orichas sauf que l’on peut commencer à y déceler quelques
influences rythmiques en provenance directe d’Afrique et transparaissant au
travers du metal prog/free jazz initial du duo. L’idée est séduisante et
fonctionne très bien ; après tout les historiens en musicologie appliquée et
jamais en manque d’idées brillantes ne pourront qu’affirmer qu’il ne s’agit là que d’un
juste retour des choses et que sans Afrique pas de blues ni de jazz donc pas de
Mombu (quels cons).
Par contre là où le disque pêche un peu c’est avec
l’adjonction d’une pointe de chant parfaitement inutile – un chant de metalleux
en mode mort vivant, cela va de soi. C’est peu dire que le tandem saxophone baryton
(+ pédales d’effets) et batterie/percussions se suffit pourtant à lui-même,
surtout au niveau de la richesse des rythmes d’Antonio Zitarrelli, merci le
re-recording, mais également dans toutes les nuances de ce bel et très
difficilement domptable instrument qu’est le baryton. C’est précisément en se
focalisant sur ces deux éléments que l’option « écouter le disque le plus
fort possible » prend toute sa signification ; certes on n’atteint
certainement pas le même état de transe qu’un sorcier jeteur de sorts en pleine
conversation avec les esprits-animaux de la forêt mais on chavire facilement du
côté bestial de force.
Zombi a d’abord été publié sans titre et en CD uniquement en 2011. L’album a été réédité en vinyle en 2012 par Subsound records avec un titre en plus qui a également donné son nom à cette nouvelle édition : Zombi est initialement une composition de Fela – il est précisé que cette reprise a été mixée par un type ayant déjà travaillé avec Patton et Fantômas… surtout ce Zombi est précisément le titre sur lequel apparaissent les voix, il constitue un rajout honorable mais il n’apporte rien à l’album de base, encore plus direct et encore plus brut.
Zombi a d’abord été publié sans titre et en CD uniquement en 2011. L’album a été réédité en vinyle en 2012 par Subsound records avec un titre en plus qui a également donné son nom à cette nouvelle édition : Zombi est initialement une composition de Fela – il est précisé que cette reprise a été mixée par un type ayant déjà travaillé avec Patton et Fantômas… surtout ce Zombi est précisément le titre sur lequel apparaissent les voix, il constitue un rajout honorable mais il n’apporte rien à l’album de base, encore plus direct et encore plus brut.