AMOUR &
DISCIPLINE. Oui, bon, d’accord, à moi aussi au départ il m’a fait un peu peur
ce nom mais ne vous méprenez pas : Amour & Discipline ne fait
aucunement la promotion d’un camp de travail pour touristes sexuels mais est peut-être
l’une des idées les plus brillantes du moment.
Fondée par quelques énergumènes et activistes
issus du collectif Grrrnd Zero de Lyon, la plateforme Amour & Discipline
est née du constat que l’ère numérique a complètement bouffé l’industrie du
disque (ce qui est une bonne chose) mais que parallèlement les inévitables
mutations technologiques – mp3, peer to peer, téléchargement, streaming, etc –
risquent également de tuer la musique tout court. En grossissant un peu le
trait : si plus personne n’achète de disques, les musiciens, artistes,
compositeurs qui ont transpiré dessus finiront par crever de faim. Tous. Les
pourris comme les autres.
L’idée est donc de trouver des moyens alternatifs
de rémunération des musiciens. On ne parle pas bien sûr de ceux qui continuent
de rêver stupidement et acceptent d’être le jouet de maisons de disques sans
scrupules (enfin, je veux dire sans scrupules autres que financiers).
Ci-dessous la reproduction d’un célèbre
histogramme qui rappelle à juste titre comment sont rémunérées toutes les
personnes impliquées dans le cadre d’un contrat discographique lambda passé
avec une major ou même certains gros labels indés. Comme on peut le voir le
musicien est celui qui touche le moins ; la maison de disque est celle qui
touche le plus, et de très loin. Ainsi le piratage de la musique ne porte pas
majoritairement préjudice aux musiciens qui sont principalement des victimes
collatérales du phénomène parce qu’elles sont déjà et avant toutes choses des
victimes du système des maisons de disques. Comme on l’a déjà dit le piratage a surtout mis producteurs artistiques et ces mêmes maisons de disques dans une merde noire.
Il ne s’agit pas de justifier à tout prix le
piratage et l’échange gratuit de fichiers musicaux sur internet mais de bien
prendre conscience que face à l’inexorable montée en puissance des pratiques numériques et que quoiqu’il en soit il devenait urgent de repenser les
formes de rémunérations des musiciens et en particulier de ceux qui ont choisi l’option
indé ou DIY par conviction et engagement, des gens qui pensent musique avant de
penser carrière et pognon, des gens pour qui la diffusion de leur musique a toujours été le plus important et qui donc sont injustement touchés par les mutations numériques qui elles agissent en aveugle et ne se soucient pas de morale et d'éthique.
L’effondrement des ventes de supports physiques de
musique – sauf chez quelques irréductibles – est en quelque sorte le levier de
la réflexion derrière Amour & Discipline : les musiciens sont toujours
plus dans la mouise mais puisque le piratage et le téléchargement permettent de
se débarrasser enfin du capitalisme musical, il faut en profiter pour sauver
l’essentiel c'est à dire les musiciens et leur musique.
L’action d’Amour & Discipline se divise donc en
deux parties distinctes mais complémentaires :
- un webzine dithyrambique et honteusement enthousiaste avec des contributeurs du monde entier et issus de groupes, d’autres zines et tout ce genre d’activistes illuminés. Ça, c’est la partie AMOUR. On remarquera que, visées internationalistes obligent, les textes sont en anglais et non pas en espéranto.
- une plateforme de dons (bientôt opérationnelle) pour les musiciens qui souffrent – le manifeste d’Amour & Discipline précise : « La législation, la distribution et le financement de la culture n’ont pas à être contrôlés par l’alliance de stratégies coercitives (les gouvernements) et mercantiles (les entreprises). Il est au contraire urgent de mettre en place des alternatives ». Dont acte. Et ça, c’est précisément la partie DISCIPLINE.
- un webzine dithyrambique et honteusement enthousiaste avec des contributeurs du monde entier et issus de groupes, d’autres zines et tout ce genre d’activistes illuminés. Ça, c’est la partie AMOUR. On remarquera que, visées internationalistes obligent, les textes sont en anglais et non pas en espéranto.
- une plateforme de dons (bientôt opérationnelle) pour les musiciens qui souffrent – le manifeste d’Amour & Discipline précise : « La législation, la distribution et le financement de la culture n’ont pas à être contrôlés par l’alliance de stratégies coercitives (les gouvernements) et mercantiles (les entreprises). Il est au contraire urgent de mettre en place des alternatives ». Dont acte. Et ça, c’est précisément la partie DISCIPLINE.
Bien sûr une telle démarche ne manquera pas de faire sourire
par son idéalisme outrageusement positif – elle fera sourire y compris ces
autres idéalistes (dont je fais partie) qui achètent encore des disques pour de
vrai et surtout en dur quand ils en ont la possibilité et les moyens
financiers.
Mais je pense qu’il faut soutenir l’initiative d’Amour & Discipline et à titre personnel je suis très heureux que certaines personnes s’occupant du projet aient décidé d’y inclure quelques chroniques (traduites !) de 666rpm/Heavy Mental. Pour l’instant il n’y en a qu’une seule en ligne, cherchez-la bien, c’est assez drôle et surtout cela vous permettra au passage de tomber par hasard sur plein d’autres chroniques de disques qui peut-être vous intéresseront et vous feront découvrir de nouveaux groupes, de nouvelles musiques…
Mais je pense qu’il faut soutenir l’initiative d’Amour & Discipline et à titre personnel je suis très heureux que certaines personnes s’occupant du projet aient décidé d’y inclure quelques chroniques (traduites !) de 666rpm/Heavy Mental. Pour l’instant il n’y en a qu’une seule en ligne, cherchez-la bien, c’est assez drôle et surtout cela vous permettra au passage de tomber par hasard sur plein d’autres chroniques de disques qui peut-être vous intéresseront et vous feront découvrir de nouveaux groupes, de nouvelles musiques…