A Butcher's
Waltz est un split à quatre groupes, presque une compilation avec
Seawhores, Power-Take-Off, Skoal Kodiak et Gay Witch Abortion. Tout ce beau
monde a été réuni grâce aux bons soins de Learning Curve records qui comme
d’habitude a bien fait les choses – on a déjà récemment parlé de ce label à
propos du tout nouvel album de Hawks – c'est-à-dire une pochette avec un artwork qui tape
l’œil, un vinyle avec des couleurs dégueulasses (jaune fluo constellé de steaks
rouges et verts dedans) et un coupon de téléchargement mp3 pour celles et ceux
qui n’arrivent pas à vivre sans avoir un casque sur les oreilles ni conduire en
état d’ivresse sans autoradio.
On commence avec Seawhores
dont les trois titres ressemblent à peu près à tout et à n’importe quoi.
Normal, il parait que c’est le credo de ce groupe de Minneapolis qui aime bien
le mélange des genres et foutre des synthétiseurs inutiles et autres effets
sonores de partout. Cela passe plutôt bien sur Our Embassy (gloubiboulga noise et prétentieux) et encore mieux sur
Cleaning Lady (sorte d’Hammerhead en
version speedée) alors que The Architect
n’est qu’un gros tas de boursouflures arty et groovy pour handicapés mentaux.
J’ai auparavant eu un peu le même problème avec les deux albums que
Seawhores a déjà publiés : à vouloir bouffer à tous les râteliers le
groupe se casse les dents.
Power-Take-Off
est par contre la grande révélation d’A Butcher's
Waltz. Dans ce groupe on retrouve non sans bonheur un ancien Grids au poste
de bassiste. Power-Take-Off ne propose qu’un seul titre – Plowshare – mais qui en dix minutes vous assomme à grands coups
d’hypnose bruyante et répétitive. On espère pouvoir entendre bientôt autre chose de ce
groupe parce que franchement, ça promet.
Sur l’autre face on écoute Skoal Kodiak avec d’abord une
certaine circonspection. C’est que Kryptonym Bodliak, le deuxième album du groupe publié par
Load records, n’a pour l’instant pas réellement convaincu, souffrant des mêmes
défauts à la mange-tout que ceux des collègues de Seawhores. Avec seulement deux
titres (Ruined Rings et 99999) Skoal Kodiak
remonte pourtant avantageusement la pente, ne noyant pas pour une fois sa
vigueur un brin trop funny sous une épaisse couche d’expérimentations à deux
balles. Ça donnerait presque envie de réécouter Kryptonym Bodliak, tiens.
En fin
de programme Gay Witch Abortion est la très grosse déception d’A
Butcher's Waltz. On s’y attendait presque mais quand même : on s’est
quand même fadé tout ce disque pour cet autre groupe de Minneapolis qui le
temps d’un Halo Of Flies Sessions enregistré en
compagnie de Tom Hazelmeyer avait tout simplement cassé la baraque. Sur les six
titres de Gay Witch Abortion présents ici il y a pourtant bien le gros Tommy
qui joue mais en fait chacun a enregistré de son côté : le duo de base
(guitare, batterie et chant) dans un coin et Hazelmeyer (de la bidouille et
c’est tout) dans un autre. Le résultat ressemble à pas grand-chose, presque à
rien même, et rappelle le premier album bancal de Gay Witch Abortion, la
passion en moins et un côté copieusement énervant parce que branleur sans
charme en plus. Peut beaucoup mieux faire.