Je m’imaginais sauter au plafond à
l’écoute de Power Ballads, le premier
album de SEAVEN TEARES. Ou, plus exactement, j’ai littéralement explosé de joie
lorsque j’ai appris que Seaven Teares était en fait un nouveau groupe avec
Charlie Looker. Enfin des nouvelles fraîches et du son neuf en provenance de ce
garçon, lequel avait un peu surpris tout le monde en annonçant la fin prématurée
d’Extra Life – un petit rappel pour les ermites un peu durs de la feuille et
mous du cervelet : Extra Life compte seulement trois albums au compteur, dont
deux entre le génial et l’indispensable, à savoir Made Flesh
(2010) et Dream Seeds
(2012).
Extra Life avait ses fanatiques
mais aussi ses fervents détracteurs. Et il y a fort à parier qu’avec Seaven
Teares et Power Ballads, nombre
d’amateurs de Charlie Looker parmi les premiers vont s’empresser d’aller
rejoindre les seconds. On aura sûrement tort d’assimiler Seaven Teares comme la
suite d’Extra Life (en plus ce « nouveau » projet existerait de fait
depuis 2010) mais il est également très difficile de réagir autrement tant on
peut également penser qu’Extra Life aura été un groupe important – le plus
important de ces cinq dernières années ?
Alors ne tergiversons-pas :
Seaven Teares semble être un projet encore plus axé sur les médiévaleries et
les kitcheries vocales qu’Extra Life. Tout ce qui plaisait auparavant parce
qu’intelligemment agencé avec d’autres éléments se retrouve ici tellement
accentué, appuyé, caricaturé presque, que désormais on est à deux doigts de
détester ça. Non, rectification : on déteste complètement. Les Power Ballads de Seaven Teares regorgent
en effet de flûtes abominables (ou peut-être est-ce de l’orgue ?) et de sons de
synthétiseurs à rendre diarrhéique un fan de Vince Clarke. Et donc nulle trace
de tension, au sens de strictement aucune électricité, sur les sept titres qui
composent ce premier album, mis à part à peine une toute petite surtension sur
la reprise-surprise du Them Bones
d’Alice In Chains, seul titre à peu près potable de Power Ballads (et un comble quand en plus on n’aime pas
particulièrement Alice In Chains, voire que l’on déteste tout simplement cette vieille
gloire de Seattle).
On est également pas loin de
penser que Charlie Looker n’a pas très bien su s’entourer au sein de Seaven
Teares. Passe pour le percussionniste Russell Greenberg – qui ne fait pas
grand-chose non plus – par contre on est nettement plus dubitatif en ce qui
concerne le multi-instrumentiste Robbie Lee et surtout Amirtha Kidambi qui
partage le chant pour moitié avec Charlie Looker. Non seulement sa voix est
très difficilement supportable – à titre de comparaison, elle ferait passer Lisa Gerrard pour Diamonda Gallas – mais en plus elle chante tout le
temps, soit à l’unisson avec Charlie Looker, soit en canon avec lui et on
décèle comme un effet de contagion précieuse et ridicule sur ce dernier. Dès
lors, rien y fait : si on rigole jaune au début de l’écoute de Power Ballads,
on finit par tout simplement regretter d’avoir eu un jour vent de Seaven
Teares. Allez, Charlie, il faut absolument que tu te ressaisisses.