mercredi 8 mai 2013

Alabaster / self titled


Je me voyais un peu mal commencer cette chronique de disque en déblatérant à nouveau les mêmes conneries sur ce petit groupe lyonnais : oui les membres d’ALABASTER sont effectivement des anciens d’Overmars (pour le chanteur et le guitariste), de Kiruna (pour le bassiste) et de Geneva (pour le batteur). Je me voyais également très mal rebalancer les mêmes références de vieux nostalgiques à propos de la musique jouée par ces garçons : OK, chez Alabaster on aime beaucoup le hardcore noise des années 90, des trucs comme DeadGuy ou Kiss It Goodbye et ça s’entend.
J’ai donc imaginé raconter deux ou trois conneries innocentes mais inoffensives à la place, par exemple parler un peu de moi, de ma vie, de mon œuvre – ça changera un peu, non ? – mais le lyonnais, y compris et surtout le lyonnais d’adoption, n’a jamais beaucoup d’humour et comme je croise de temps à autres les types d’Alabaster à des concerts straight edge et qu’ils sont plutôt du genre hargneux voire baraqués, je crois que je vais m’abstenir sur ce coup là.




Ce 10’ sans titre est donc le tout premier témoignage discographique d’Alabaster, un disque qui propulse directement le gang des lyonnais dans le camp des groupes actuels de hardcore qui comptent par ici : OK, je ne sais pas si vous avez remarqué le nombre de bons groupes jouant du hardcore – qu’il soit plutôt noise ou plutôt metal – qui ont fleuri ces dernières années au pays maudit de la chanson caritative et à textes mais Alabaster en fait incontestablement partie.
La musique d’Alabster est lente, lourdement chaotique, appuyée, poisseuse, dotée de riffs taillés lentement à la tronçonneuse et de lignes de basse que ne renierait certainement pas Dave Curran d’Unsane. D’ailleurs le trio new-yorkais est peut-être bien l’autre grosse référence 90’s qui surnage dans la musique d’Alabaster, mais de façon certes plus diffuse, les lyonnais privilégiant toujours le plomb au groove et le laminage en règle aux techniques d’équarrissage.
Globalement la qualité de l’enregistrement est assez roots – comprenez que ça grésille pas mal par ici – et cela convient parfaitement à un EP dont le seul but est de vous éclater à la face, de vous tordre les cervicales et d’enfoncer ses crocs dans vos petites peaux toutes tendres. Mais un enregistrement plus carré et plus volumineux, mettant notamment davantage en valeur la basse et rendant réellement justice à la batterie, n’aurait pas été mal non plus ; on aura quand même compris qu’Alabaster, tout en soignant ses compositions et ses effets, ne fait jamais dans la dentelle, à l’image de ce chant hargneux et souvent gueulard, le chant d’un type en colère contre l’absurdité compulsive du monde moderne.

[ce disque aussi rafraichissant que primesautier est publié en vinyle uniquement (rouge transparent ou noir) par Music Fear Satan]




Bande de lyonnais, sachez également qu’Alabster joue aujourd’hui, mercredi 08 mai 2013, au Trokson et aux côtés des très prometteurs Death Engine.