Concert de hardcore noise au Trokson en ce mercredi 8 mai, jour de
commémoration de la fin de la grande boucherie internationale, seconde du nom. Un
jour férié où il n’y a rien à faire, où il n’y a pas grand monde en ville,
d’ailleurs le lendemain aussi la plupart des gens ne travailleront pas, pour
cause de prophète mythomane retournant d’où il était prétendument descendu,
donc les rues sont vraiment désertes et même parcourir en vélo les cinq ou six
kilomètres qui séparent les bureaux de la rédaction de 666rpm du Trokson est un
véritable plaisir car on n’y rencontre pas d’automobilistes faisant tout leur
possible pour écrabouiller du cycliste pressé et il n’y a pas non plus de
piétons suicidaires zigzagant le nez en l’air sur les pistes cyclables.
Comme un vrai jour de mois d’août, la canicule et
le taux élevé de mortalité de petits vieux en moins. Il n’y a que les terrasses des bistrots qui sont
remplies de gens plus ou moins désœuvrés. Ouais on est à Lyon et on s’emmerde.
Alors ce concert réunissant Alabaster et Death Engine tombe particulièrement
bien quand on a besoin d’une bonne séance de défouloir et d’un décrassage
auriculaire dans les règles de l’art du lourd.
On ne devrait plus présenter les héros locaux d’ALABASTER, groupe de vétérans
lyonnais dévoués à la cause des 90’s et en particulier à ce hardcore noise
épais et viscéral qui tabasse et donne mal à la tête. Le premier disque de ces garçons se retrouve souvent sur la platine vinyle du salon hi-tech du
département d’écoute de 666rpm, on a déjà vu le groupe au moins trois fois en
concert et pourtant on ne s’en lasse pas.
On ne s’en lasse pas malgré le son aux limites assez floues de la cave du Trokson et les habituels
problèmes de micro (avec un pétage de matos en bonne et due forme en milieu de
set, sûrement la conséquence malheureuse d'une trop forte émission d’ondes négatives) et – comme d’habitude pourrait-on
dire mais les habitudes c’est mal – le groupe envoie sévèrement dans un
registre à la fois lourd et visqueux. Alabaster ça poisse et pas seulement aux
entournures.
A noter que, suite à l’expulsion de Grrrnd Zero de ses locaux de Gerland, le groupe est actuellement à la recherche d’un local de répétition : donc, si votre immeuble possède une cave assez grande et non occupée et si en plus vous détestez vos voisins au point de vouloir les emmerder durablement, n’hésitez pas à contacter Alabaster, des garçons très gentils mais très bruyants et qui n’hésiteront pas à rendre service.
A noter que, suite à l’expulsion de Grrrnd Zero de ses locaux de Gerland, le groupe est actuellement à la recherche d’un local de répétition : donc, si votre immeuble possède une cave assez grande et non occupée et si en plus vous détestez vos voisins au point de vouloir les emmerder durablement, n’hésitez pas à contacter Alabaster, des garçons très gentils mais très bruyants et qui n’hésiteront pas à rendre service.
Le groupe d’après vient de Lorient. DEATH ENGINE est un trio qui pratique également
le hardcore noise mais dans un registre assez différent d’Alabaster : si
les deux groupes aiment autant la lourdeur et se vautrer dans le massif, Death
Engine y ajoute une bonne dose de grésillements malsains et de persécution
terroriste. Un peu comme si Today Is The Day copulait avec Playing Enemy. Un entrain
certain dans la violence musicale et un goût prononcé pour l’ultra-torture
sonique qui pourraient presque donner froid dans le dos – et cela faisait
longtemps que l’on n’avait pas vu un guitariste/chanteur se plier autant en
deux, un peu comme le faisait il y a longtemps celui de feu Doppler, donnant
mal au dos rien qu’à le regarder faire, dans la position d’une bête acculée
mais toujours prête à mordre
Malgré quelques petits trous et autres légères faiblesses
d’enchainement entre les titres pour cause d’accordage récalcitrant, la
demi-heure qu’a duré le set de Death Engine a été un réel bonheur moment
de hargne et de brutalité, une sorte de catalyseur là aussi, une démonstration de
fureur à la limite de l’inhumain et une bonne grosse branlée, comme on les
aime, de la haine musicale positive en ce sens qu’elle peut aussi vous délivrer
de vos propres démons.
Death Engine annonce la publication de son premier
(excellent) disque, un 10’ intitulé Amen, pour le mois de juin chez les omniprésents et essentiels Basement Apes et Throatruiner records associés à
North Cult records ; en
attendant le trio a procédé lui-même à l’édition d’un joli CDr qu’il a vendu
pendant sa mini-tournée de printemps et si vous trouvez que l’artwork est
génialement moche c’est parce qu’il est l’œuvre d’Hugues Pzzl, également Gentil Organisateur
de ce concert lyonnais au Trokson.
[les photos de cette soirée festive et insouciante
c’est par ici]