Zoo ? Zone ? Zorn ? Zob ? Zeuhl ?
Non… ZHOL. Derrière ce nom un rien
prog (hum) et cette pochette peut être inspirée par la colère de dieu se cache
un quartet saxophones baryton et alto/guitare/basse/batterie. Réglons une bonne
fois pour toutes le cas du guitariste qui parfois a trop tendance à faire des
notes bien moulées les unes à la suite des autres mais qui fort heureusement
l’instant d’après est capable de sortir des sentiers battus, juste à temps en fait
pour que l’on continue d’écouter et d’apprécier cet EP 2012 à sa juste valeur*. Ouais c’est suffisamment dur comme ça
la vie alors il faudrait voir à ne pas en rajouter dans le néo rock prog, hein.
Voilà une chronique qui semble bien mal commencer
mais ne vous méprenez pas : Zhol fait partie de ces groupes de maintenant
et fort chérissables qui sont partis du (free) jazz pour aller voir ailleurs
tout en n’oubliant pas au passage ce que le mot rock peut bien vouloir
signifier. Dans le cas de Zhol on ira même jusqu’à invoquer cette version un
peu extrême de la chose et que certains aiment à qualifier de noise rock, cette
vieille saloperie.
Vous l’aurez compris, malgré l’étroitesse du
format proposé – quatre titres, vingt minutes et vingt-sept secondes chrono – EP 2012 souffle ardemment sur les
braises et Zhol a déjà tout du groupe de free noise/impro jazz/space bukkake**/cumshot
deluxe*** tels qu’on les apprécie ici. Et puis il y a ce saxophone baryton,
décidemment un instrument de plus en plus prisé à l’heure actuel (on le
retrouve chez Kouma et DDJ par exemple), qui m’arrache toujours ces quelques
frissons, des frissons d’autant meilleurs qu’ils restent inexplicables. Et
lorsque le saxophone passe en mode soprano sur Tartine Au Beurre, c’est également le chavirement assuré.
Enfin, il y a cette quatrième composition mystère
(parce que ne portant pas de titre) d’une tonalité nettement plus sombre que
les trois premières. Pour la première fois on se prend à avoir un peu peur de
Zhol. Un peu seulement parce que d’un autre côté on aime bien aussi avoir mal
et que l’on se doute alors avec bonheur que le groupe n’a peut-être pas encore
dévoilé toutes ses possibilités ni tous ses secrets. La suite, s’il vous plait.
Et vite.
EP 2012 est écoutable et même
téléchargeable gratuitement sur la page bandcamp du groupe. La version CD est
elle estampillée du logo reconnaissable entre mille d’Ocinatas Industries.
* bizarrement sur le déjà très bon EP 2011 du groupe il y avait encore deux guitaristes qui
s’astiquaient le manche or Zhol n’était alors pas forcément plus
insupportablement démonstratif que ça – appelons ça les mystères des lois insondables
de la musique moderne
** « bukkake » ça c’est le groupe qui le
dit mais c’est assez bien trouvé vu la capacité de Zhol à envoyer la purée
*** juste histoire d’en rajouter une couche