mardi 4 septembre 2012

Zhol / EP 2012




Zoo ? Zone ? Zorn ? Zob ? Zeuhl ? Non… ZHOL. Derrière ce nom un rien prog (hum) et cette pochette peut être inspirée par la colère de dieu se cache un quartet saxophones baryton et alto/guitare/basse/batterie. Réglons une bonne fois pour toutes le cas du guitariste qui parfois a trop tendance à faire des notes bien moulées les unes à la suite des autres mais qui fort heureusement l’instant d’après est capable de sortir des sentiers battus, juste à temps en fait pour que l’on continue d’écouter et d’apprécier cet EP 2012 à sa juste valeur*. Ouais c’est suffisamment dur comme ça la vie alors il faudrait voir à ne pas en rajouter dans le néo rock prog, hein.
Voilà une chronique qui semble bien mal commencer mais ne vous méprenez pas : Zhol fait partie de ces groupes de maintenant et fort chérissables qui sont partis du (free) jazz pour aller voir ailleurs tout en n’oubliant pas au passage ce que le mot rock peut bien vouloir signifier. Dans le cas de Zhol on ira même jusqu’à invoquer cette version un peu extrême de la chose et que certains aiment à qualifier de noise rock, cette vieille saloperie.
Vous l’aurez compris, malgré l’étroitesse du format proposé – quatre titres, vingt minutes et vingt-sept secondes chrono – EP 2012 souffle ardemment sur les braises et Zhol a déjà tout du groupe de free noise/impro jazz/space bukkake**/cumshot deluxe*** tels qu’on les apprécie ici. Et puis il y a ce saxophone baryton, décidemment un instrument de plus en plus prisé à l’heure actuel (on le retrouve chez Kouma et DDJ par exemple), qui m’arrache toujours ces quelques frissons, des frissons d’autant meilleurs qu’ils restent inexplicables. Et lorsque le saxophone passe en mode soprano sur Tartine Au Beurre, c’est également le chavirement assuré.
Enfin, il y a cette quatrième composition mystère (parce que ne portant pas de titre) d’une tonalité nettement plus sombre que les trois premières. Pour la première fois on se prend à avoir un peu peur de Zhol. Un peu seulement parce que d’un autre côté on aime bien aussi avoir mal et que l’on se doute alors avec bonheur que le groupe n’a peut-être pas encore dévoilé toutes ses possibilités ni tous ses secrets. La suite, s’il vous plait. Et vite.

EP 2012 est écoutable et même téléchargeable gratuitement sur la page bandcamp du groupe. La version CD est elle estampillée du logo reconnaissable entre mille d’Ocinatas Industries.

* bizarrement sur le déjà très bon EP 2011 du groupe il y avait encore deux guitaristes qui s’astiquaient le manche or Zhol n’était alors pas forcément plus insupportablement démonstratif que ça – appelons ça les mystères des lois insondables de la musique moderne
** « bukkake » ça c’est le groupe qui le dit mais c’est assez bien trouvé vu la capacité de Zhol à envoyer la purée
*** juste histoire d’en rajouter une couche