LOUP. On a
déjà maintes fois évoqué ce duo lyonnais composé de Clément Edouard (Lunatic
Toys, IRèNE et Polymorphie) et de Sheik Anorak. Le premier joue du saxophone alto
et de l’électronique (du synthé mais aussi de cette saloperie de Kaoss Pad*) alors
que le second s’occupe de la batterie mais également d’électronique – s’il sort
parfois sa guitare c’est uniquement pour en tirer des sons qu’il mettra ensuite
en boucle, modifiera et bien malin qui pourra alors reconnaitre dans la musique
de Loup un quelconque gratouillis de cordes.
On pointe ici la première caractéristique du
duo : la manipulation des sons, exclusivement en direct. Et c’est ce qui
frappe à l’écoute The Opening, deuxième
album de Loup, cette faculté qu’ont les deux musiciens à distordre et dévier sans prévenir ce
qu’ils jouent – en particulier le saxophoniste qui semble un
expert pour transformer d’une main ce qu’il interprète de l’autre – et cette
autre faculté à faire tourner leur musique en un rien de temps dans une direction
à laquelle on ne s’attendait pas. Tout va souvent très vite sur The Opening, non pas que ces deux
garçons jouent comme des brutes, mais leurs idées fusent, bouillonnent mais ne
s’éternisent jamais.
Ce qu’il y a de vraiment bien avec Loup et The Opening c’est que le groupe ne choisit pas et on pense carrément que cette idée n’est même jamais venue à l’esprit des deux musiciens : d’un côté vous avez une musique très organique, live et pleine de rebondissements ; d’un autre vous avez ces manipulations sonores et autres bidouilles à la fois impromptues mais toujours opportunes. Le groupe oscille entre les deux mais ne navigue pas à vue, ce n’est pas le hasard d’un coup de dés qui semble dicter les choix de Loup et les changements dans sa musique mais bien la volonté d’entretenir le feu et le bouillonnement dans la marmite, chaud devant.
Ce qu’il y a de vraiment bien avec Loup et The Opening c’est que le groupe ne choisit pas et on pense carrément que cette idée n’est même jamais venue à l’esprit des deux musiciens : d’un côté vous avez une musique très organique, live et pleine de rebondissements ; d’un autre vous avez ces manipulations sonores et autres bidouilles à la fois impromptues mais toujours opportunes. Le groupe oscille entre les deux mais ne navigue pas à vue, ce n’est pas le hasard d’un coup de dés qui semble dicter les choix de Loup et les changements dans sa musique mais bien la volonté d’entretenir le feu et le bouillonnement dans la marmite, chaud devant.
L’autre gros point fort du duo c’est donc toute
l’énergie qu’il met dans sa musique. On vient de dire que les deux musiciens ne
jouent pas comme des brutes – il y a toujours beaucoup de finesse et
d’expressivité dans cette musique, il y a aussi des compositions plus
atmosphériques et très belles – mais quand-même : Loup se fait fort de
concurrencer les experts en freeture, notamment avec le jeu très dynamique du
batteur (mais parfois un peu trop sciemment chaotique : faut-il y voir
l’influence de Weasel Walter ? **) alors que le saxophoniste lui n’hésite
pas à s’arracher quelques hurlements et stridences qui rassureront les amateurs
de jazz pointu.
Enfin, il faut vraiment saluer le travail effectué
sur les sonorités électroniques. On entend trop souvent des musiciens qui
modifient leurs sons ou leur ajoutent des enluminures mais ils le font malheureusement en
pure perte parce que le résultat tombe à plat ou s’apparente à du collage
gadgétisé et formaté. C’est tout le contraire avec Loup. On le répète, le
saxophoniste comme le batteur utilisent l’électronique mais visiblement voilà
deux musiciens qui savent enfin ce qu’ils font et qui surtout font preuve de
constance comme d’inventivité. Ecoutez un peu les sonorités inquiétantes de Sonic Caterpillar pour vous en
convaincre (mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres).
Et si jamais il y a des lyonnais qui n’ont encore jamais vu Loup sur scène, sachez que le duo sera en concert au kraspek le dimanche 16 septembre – à cette occasion on nous promet également un set un peu spécial avec des invités mystères mais triés sur le volet.
[The Opening
a bien évidemment été publié en CD par Gaffer
records, le propre label de Sheik Anorak***]
* un Kaoss Pad c’est ça
** … puisque ces deux musiciens ont souvent joué ensemble dans le passé mais voilà une interrogation que semble directement démentir
Drums Unit, le tout dernier titre de The Opening : plus qu’un dialogue
complice entre les deux musiciens on peut y entendre un véritable puzzle sonore
à base de batterie, presque de la poésie
*** avec l’aide désintéressée mais financière
d’une salle de concerts Lyonnaise qui a apposé son petit logo au verso du
disque : maintenant on attend de voir Loup sur la scène du Transbordeur, ce
serait vraiment rigolo