Les albums de SOURVEIN sont
suffisamment rares pour que l’on ne s’abstienne pas d’en parler. D’autant plus
que ce Black Fangs est le premier
long format de Sourvein depuis Will To
mangle (en 2002 et chez Southern Lord) et après une longue suite
ininterrompue de singles, splits et autres mini-albums de qualités très diverses.
En fait cet album on l’attendait plus ou moins depuis 2009 et l’annonce de la
signature de Sourvein chez Candlelight records… il sera finalement publié à
l’été 2011. Il a donc été difficile à enregistrer, le line-up du groupe étant
des plus instables – seul le chanteur Troy Medlin (T-Roy pour les intimes)
étant un membre permanent – et variant y compris au cours de
l’enregistrement de Black Fangs.
Qu’il y ait eu plusieurs sessions d’enregistrement
distinctes, ça on veut bien le croire car à l’écoute de Black Fangs les différences de qualité sonore et de production sont
parfois flagrantes d’un titre à l’autre. Ce qui par contre ne varie par
beaucoup c’est l’originalité de la musique de Sourvein : du sludge avec
quelques relents stoner (Fangs) –
dans le meilleur des cas on écoute un ersatz de EyeHateGod, pour le pire c’est
à vous de voir... Car côté inspiration ce n’est pas non plus la folie
hystérique. Le pas très bon (Gemini)
peut précéder le moins mauvais voire le presque bon (Bleeding
Charm) et on se perd un peu à tenter de trouver dans les dix titres de Black Fangs l’étincelle qui nous fera
enfin palpiter du cortex.
La seule façon d’apprécier un tant soit peu Black Fangs c’est donc de l’écouter très
fort, un peu comme cette mauvaise gnôle dont il faut boire beaucoup pour
oublier avec le reste qu’elle a également un goût vraiment dégueulasse.
Certains vous diraient que Sourvein souffre d’avoir enregistré l’album Will To Mangle (à cette époque Liz
Buckingham, ex 13 et future Electric Wizard était encore dans le groupe mais
plus pour très longtemps) et que ce deuxième album représente une barrière que
T-Roy et sa bande sont depuis incapables de franchir. Il y a du vrai là dedans.
En tous les cas vérifier la bonne santé ou le
délitement définitif de Sourvein sera bientôt possible puisque le groupe
annonce qu’il a dores et déjà enregistré son quatrième album, qui plus est avec
un line-up stable (enfin… avec tout de même un nouveau batteur). Pour celles et
ceux qui préfèrent se demander si Sourvein ce n’était pas mieux avant sachez
que le tout premier album sans titre du groupe (originellement publié en
2000) vient d’être réédité en vinyle
phosphorescent (!) par Hydro-Phonic records.
La version CD de Black Fangs a été publiée par Candlelight records. La version LP,
d’un vinyle aux couleurs très incertaines et dotée en bonus du 7’ quatre titres
Imperial Bastard, est elle disponible
chez Emetic records.