mardi 25 septembre 2012

The Glad Husbands / God Bless The Stormy Weather




Whosbrain records possède décidemment un don magique pour dégotter les perles au fin fond des gisements mondiaux de la médiocrité musicale ambiante. La dernière découverte en date du label s’appelle THE GLAD HUSBANDS et est un trio italien. God Bless The Stormy Weather est le tout premier album de ce groupe qui se définit lui-même comme jouant du math-core… Levée de bouclier immédiate parce que les groupes de math-core, c’est un peu comme les groupes de screamo il y a quinze ans ou les groupes de post hardcore il y a quelques années seulement : pour un maximum de 1 % de formations originales ou ayant pour le moins une façon un tant soit peu personnelle de revisiter le truc de base, vous devez invariablement vous taper 78 % de suiveurs, 67 % de copieurs, 45 % de falsificateurs, 98 % de branleurs, 56 % d’arrogants obsessionnels et 84 % d’abrutis sourds et aphasiques – et ce n’est pas de ma faute si alors on dépasse plus qu’allègrement les 100 % parce que, comme son nom l’indique, le math coreux moyen est aussi laborieux que cumulard.
The Glad Husbands c’est à peu près tout le contraire de ce portrait hâtivement brossé mais pourtant complètement fidèle à la réalité de l’engeance math-core. Déjà vous remplacez cette terminologie « hardcore » par le terme tout aussi général mais bien plus transpirant et sale de punk. Ces garçons savent jouer, ils en foutent même de partout (le batteur aime double-pédaler sévère comme un vacancier en goguette sur le lac d’Annecy) mais ils n’ont pas cette prétention trompeuse de l’étalage des bijoux de famille ou de la démonstration sportive à heure de grande écoute et ils privilégient une énergie aussi dense que vivifiante, brute que maîtrisée. La jeunesse et la fougue du jeune chien fou alliée à la sagesse malicieuse du vieux singe.
The Glad Husbands ça envoie donc méchamment et savamment mais le groupe sait également calmer le jeu, prendre le temps de ramper par terre, de détourner l’attention vers une tension malsaine mais contenue, au bord de l’explosion, un peu à la façon d’un Dazzling Killmen – par exemple, la partie finale de Her First Big Machete avant ce formidable enchainement avec Falling Ventilators – et ce n’est pas le moindre des compliments que l’on peut faire au groupe. C’est dans ces moments là et au milieu d’incessantes explosions (God Bless The Stormy Weather en est littéralement truffé) que l’on devine qu’avec The Glad Husbands on tient un groupe précieux, qu’on ne va pas le lâcher de sitôt et dont on espère pouvoir le découvrir un jour en concert. Vendez-moi du rêve.