En ce dimanche d’automne un brin tristoune et
pluvieux tentons donc un peu de dérouler la pelote de fils emmêlés par les
excellents Glad Husbands, groupe encore tout récemment évoqué avec son
premier album God Bless The Stormy Weather publié il
y a quelques semaines seulement par Whosbrain : on retrouve effectivement le
guitariste Alberto Cornero au sein de LAMALORA, groupe que musicalement on
pourrait qualifier de complètement opposé voire de radicalement antinomique à
The Glad Husbands. Lamalora – qui compte également dans ses rangs un ancien
batteur des non moins excellents Dead Elephant (il a joué sur l’album Lower Shared Descent) – se définit
lui-même comme un groupe instrumental et progressif, ce que les entomologistes
experts en tiroirs à petits casiers et en nomenclatures pour analphabètes appellent
très volontiers et vulgairement du post rock.
Les amateurs du genre vont être ravis :
Lamalora remplit toutes les conditions et tous les points du contrat confiance
et préservation de la franchise post rock – et seuls les grincheux métallurgistes
et autres révolutionnaires du bruit à tout prix trouveront que cet album sans
titre n’a vraiment que peu d’intérêt. On peut certes concevoir que question
originalité Lamalora ne brille pas exactement de mille feux mais on ne doute
pas non plus que telles n’étaient pas les intentions de départ d’un groupe
d’artisans orfèvres, des garçons qui par contre savent pertinemment ce qu’ils
font et qui surtout savent là où ils veulent aller.
La musique de Lamalora est ainsi extrêmement
imagée et expressive et surtout pas aussi arrondie et lisse qu’on pourrait
le croire ou le penser au départ. Ça et là transpercent des breaks ou des parenthèses qui
mettent gentiment le feu aux poudres et font de cet album sans titre un disque
très agréable et plein de vie. Un disque à l’exact opposé de toute prise de
tête et de toute agressivité mais qui lorgne largement du côté des meilleurs
représentants du genre instrumental et cinématographique (Microfilm pour ne pas
les nommer). Evidemment – redisons-le encore une fois – si le genre ne vous
intéresse pas, passez votre chemin. Sinon, laissez-vous tenter par un disque
soigné et élégant, discret mais efficace, sobre mais subtilement coloré. Pour
contacter Lamalora et pour éventuellement vous procurer ce disque : lamaloraband[arobase]gmail[point]com.
Bon, et maintenant, puisque c’est dimanche et
qu’on s’emmerde, vous pouvez toujours retourner faire la sieste.