lundi 29 octobre 2012

Cortez - Plebeian Grandstand / split


Lorsque la nouvelle de la parution de ce split entre Cortez et Plebeian Grandstand est parvenue jusqu’à nos oreilles et – plus encore – lorsque ce disque a enfin atterri sur la platine, la première réaction a été de se dire : Enfin des nouvelles de CORTEZ ! Il est vrai qu’il s’en est passé du temps, depuis l’année 2005 et la publication d’Initial, premier et jusqu’ici unique album du groupe, chez Exutoire records/Radar Swarm… on pensait légitimement que Cortez avait disparu corps et bien et qu’Initial, superbe album de metal core s’il en est, serait à tout jamais un one shot de qualité supérieure.
Alors ne me demandez pas ce que ces trois là on fait pendant ces sept dernières années ; le fait est que CORTEZ est tout simplement et enfin de retour, avec un long titre de douze minutes partagés en quatre parties distinctes. La noirceur a toujours été l’apanage du groupe et il en est exactement de même sur cet A.F.D.N.T.E.D.E.V.L.S qui ne ménage pas l’auditeur. On ne dira pourtant pas que Cortez fait du surplace : le rythme général s’est peut-être ralenti mais l’atmosphère n’en est que plus lourde et claustrophobe. Cortez crache sa colère avec un mordant impérieux dont la seule concurrence possible est un sens de la densité à couper le souffle. C’est tout juste si deux passages presque atmosphériques ou plus orientés post hardcore  sont placés là comme pour nous rappeler qu’il est bon parfois de respirer une dernière fois avant d’étouffer définitivement. Voici ce que l’on appelle un retour gagnant – et apportez-moi un défibrillateur s’il vous plait.



Mais il y a une autre bonne nouvelle au sujet de ce split ; celle-ci n’est autre que I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M et ses douze minutes là aussi – il doit y avoir un concept là-dessous –, c'est-à-dire toute la face occupée par PLEBEIAN GRANDSTAND. Ici, sans être non plus totalement réfractaire, on n’avait guère été clément à l’égard de How Hate Is Hard To Define, un premier album sans grande originalité. Il va donc falloir remettre son carnet d’adresse à jour et reconsidérer Plebeian Grandstand autrement, c'est-à-dire avec moins de condescendance et un peu plus de clairvoyance. Il n’empêche qu’entre ce premier album rigoureux et scolaire et I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M il y a tout un monde.
Et Plebeian Grandstand a semble-t-il trouvé le moyen de canaliser ses émotions et de transformer ses démonstrations de force en quelque chose qui fait bien plus mal et qui surtout fait désormais sens. On pense même que le hardcore très lourd et torturé à l’extrême de Plebeian Grandstand est désormais ce qui ce fait de mieux dans le genre : écoutez un peu cette façon qu’à le groupe d’instiller le malaise et d’effondrer le sol derrière vos pas ; avec I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M il n’y a aucun retour en arrière possible, il n’y a aucune échappatoire et lorsque la musique explose vraiment, c’est un festival de terreur noire et incandescente. Du coup il va falloir aussi écouter les deux titres que Plebeian Grandstand a publiés en septembre 2011 sur un 12’ partagé avec Bone Dance et Divider – un disque à coté duquel je suis complètement passé…

Ce split incontournable – n’oubliez pas que c’est bientôt noël la fin du monde, faîtes donc des heureux autour de vous – est publié sous la forme d’un 10’/25 cm gravé dans du vinyle blanc ça et là légèrement marbré de noir ; trois labels se sont occupés de cette coproduction : Basement Apes Industries,  Get A Life ! Records et – last but not least –  Throatruiner records.