Il y a trois ans on avait déjà évoqué le cas d’ELECTRIC ELECTRIC à propos de l’édition
vinyle du tout premier album du groupe, l’irrésistible Sad Cities Handclappers. Depuis on a
vu et revu le trio en concert – pour un résultat et donc une appréciation assez
variables – et puis le temps a passé, tranquillement, inexorablement… Discipline, le deuxième album d’Electric
Electric, sort ces jours-ci dans les bacs aussi on n’a pas longtemps résisté et
fini par jeter une oreille dessus, histoire de ne pas mourir idiot ou peut-être
de changer de position et de sortir de celle, très confortable il est
vrai, consistant à faire le ventre mou :
derrière un groupe et un disque dont on n’attend rien de particulier se cache
peut-être une bonne surprise.
Discipline est
en tous les cas un disque plein de promesses. Et Electric Electric réaffirme d’emblée
la prédominance rythmique de sa musique avec Icon, un court titre introductif et tribal, presque martial. Le
rythme c’est l’épine dorsale, presque la raison d’être d’un disque en forme de
cascades successives et tourbillonnantes. Or Electric Electric ne se contente
pas d’être une usine à rythmes et encore moins une machine à danser. Enfin… une
machine à danser bêtement car Discipline
– finalement assez mal nommé à moins que ce titre n’évoque en réalité tout le travail qu’a
du fournir le trio pendant ces trois dernières années – regorge de mélodies.
Des mélodies pas toujours si évidentes que cela, un peu fracassées et un peu
dissonantes aussi, comme si elles subissaient les assauts incessants de la
rythmique.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser
Electric Electric ne donne donc pas dans la facilité. La musique, principalement
instrumentale, est peut-être extrêmement évocatrice et irrésistible (La Centrale, Discipline, Xx 2 ou Summer’s Eye) mais elle révèle
également son lot de surprises comme des influences africaines (dans ce chaloupement
un rien tordu que l’on retrouve souvent d’un titre à l’autre) ou balinaise (le
magnifique Exotica Today). On
regrettera la sous-utilisation des voix qui lorsqu’elles apparaissent enfin (Pornographic Arithmetic, Xx 2, Xx 1et Material Boy)
ajoutent une bonne dose d’étrangeté fantomatique à une musique évoquant déjà
beaucoup les tourneries d’esprits mystérieux en pleine lévitation. L’aspect
transe de Discipline n’échappera à
personne or ce qui est intéressant ici c’est qu’il est au service d’un mix de
noise, de kraut et de post punk pourtant difficile à gérer avec un minimum
d’originalité. Et Electric Electric s’en sort haut la main.
Discipline est
publié en version double 12’ top deluxe et en CD top plastique par quatre
labels, avec par ordre alphabétique : Africantape,
Herzfeld, Kythibong et Murailles Music.
Electric Electric sera également en tournée
pendant une bonne partie des deux mois à venir. Pour les lyonnais la date à
retenir est celle du jeudi 25 octobre au Clacson (en coprod avec Grrrnd Zero fait
du camping et l’Amicale des Etudiants Imberbes) en compagnie du héro local
Sheik Anorak et des vétérans d’une autre époque Doomsday Student.