Dans la foulée du récent concert lyonnais de Zs (c’était au Sonic), intéressons-nous un peu à Grain,
le dernier-né d’une discographie déjà bien chargée. Grain apparait surtout comme un disque récréatif puisque cet EP
(deux titres d’une vingtaine de minutes chacun) ne propose que de la bidouille
et des manipulations sonores. Les sons de base ont été enregistrés par Sam
Hillmer, Ian Antonio et Ben Greenberg – ces deux derniers, respectivement
batteur et guitariste, ont depuis quitté Zs – puis on été remixés et/ou
transformés par les membres actuels du groupe. Patrick Higgins et Sam Hillmer
se sont occupés de la première partie ; Greg Fox s’est accaparé la
seconde. On peut donc également parler à propos de Grain d’un disque de transition entre l’ancien et le nouveau
line-up de Zs.
Mais de transition mal digérée à transit
intestinal – OK, elle était vraiment facile celle-là – il n’y a qu’un pas que
l’on ne peut pas s’empêcher de franchir tant Grain, dans sa globalité, n’apparait que comme un disque poussif,
purement anecdotique et parfois même chiatique au dernier degré. On connait
l’amour de Zs pour les remix et autres réinterprétations – quelques titres de l’album
New Slaves avaient même été revus
et corrigés par des gens tels que JG Thirlwell (aka Mr Fœtus) ou Thee Majesty
(aka Genesis P-Orridge) et l’histoire discographique de Zs regorge en fait de
ce genre de remix, pas toujours très intéressants – mais on peut à raison se
poser la question de la pertinence d’un disque de quarante minutes qui ne
ressemble qu’à un terrain de jeu auditif pour grands enfants semblant découvrir
les joies de l’informatique musicale, tiens regarde j’ai fait prout-prout avec
l’ordi, rhôôôôô.
La première partie, celle que l’on doit à Patrick
Higgins et Sam Hillmer passe encore à peu près la rampe alors que la seconde –
due au seul Greg Fox – est un ramassis total d’inepties sonores à base de
technologie informatique utilisée de manière complètement infantile et,
surtout, même pas drôle. Ce disque, Zs ferait mieux de le vendre affublé d’un
autocollant « danger » avertissant le fan qu’il ne contient que des
sons recyclés et noyés dans une mélasse aussi informe qu’indigeste. On ne
remerciera pas Northern Spy qui a
publié Grain mais on attend quand
même le prochain véritable album studio de Zs, d’ici la fin de l’année 2013. A
dada sur mon bidet, les gars…
