Le deuxième disque publié par Hawks en 2013 –
rappelons l’existence de l’excellent single Rattalker b/w Smile – est un split en compagnie de Buildings… Et là il y a
vraiment de quoi faire des bonds ! Imaginez un peu le tableau, deux
groupes de noise rock parmi les meilleurs de la scène U.S. actuelle et réunis
sur un même disque… Non, vous voyez vraiment pas ? OK : je vais vous
expliquer un peu précisément de quoi il en retourne.
Commençons donc avec BUILDINGS, en quelque sorte
le groupe « maison » du disque puisque ce split a été publié par Cash Cow Production
qui avait précédemment édité Melt Cry Sleep, le premier album de
Buildings, au début de l’année 2012. Les deux groupes se connaissent bien et
peut-être que les trois Buildings, impressionnés par ces barbares de Hawks, ont
décidé de durcir leur son et d’étoffer leur façon de faire en matière de
composition pour les deux titres qu’ils ont enregistrés à cette occasion. LPGA comme Mouthgift gardent la patte Buildings mais avec de l’épaisseur en
plus – attention « épaisseur » ne signifie pas « gras » –
et si certains avaient cru bon, fut un temps, de comparer Buildings à Young
Widows et bien il leur faudra changer de point de vue car la tension sèche mais
néanmoins volumineuse est ici autrement plus impressionnante et méchante. Deux
titres qui laissent augurer du meilleur pour un éventuel deuxième album.
On a un peu de mal à se remettre des deux titres
vraiment formidables que HAWKS a publiés sur son précédent single. Alors on est
forcément un tout petit peu moins impressionnés par Snag et Shit Show, les
deux contributions pourtant excellentes du groupe d’Atlanta à ce split. Ce qui
ne veut pas dire que l’on est déçus, oh que non et très loin de là même,
puisque ces deux nouveautés restent très au-delà du niveau général moyen
question noise-rock. Seulement on admettra également sur ce coup là, si on
voulait absolument faire des comparaisons – les comparaisons c’est mal et ça
sert à rien –, que les Buildings s’avèrent in fine peut-être meilleurs que les Hawks.
D’une courte tête mais meilleurs quand même. Ou, plus précisément, disons que
l’effet de surprise joue en faveur des trois Buildings et de leurs poussées
d’hormones alors que les Hawks sont tout simplement égaux à eux-mêmes
c'est-à-dire (presque) géniaux.
Evidemment il faut comprendre que tout cela ne
change rien à l’amour indéfectible que le chroniqueur de 666rpm porte aux
petits gars de Hawks et, surtout, cela confirme une chose, vraiment très
importante : cela signifie tout simplement que Buildings est
définitivement un groupe en pleine progression. Et puis, pour en revenir à
Hawks, écoutez Snag (un mid tempo
poisseux et frissonnant, grandiose) et Shit
Show (plus rapide, exercice qui sied un peu moins bien à Hawks) : vous
vous rendrez compte par vous-mêmes que les Hawks ne sont toujours pas n’importe
qui. On attend avec une impatience grandissante le retour du groupe en France et en Europe, une nouvelle
tournée des grands ducs est en effet programmée pour le printemps 2014.
[ce split Buildings - Hawks est également une très jolie pièce : vinyle couleur
jaune omelette à base d’œufs frais et délayée d’un peu de lait, illustration de
pochette crypto-bucco-vaginale, pochette intérieure et coupon mp3 – le tout,
donc, est publié par Cash Cow Production et disponible en France via le mailorder de Rejuvenation Inc]