Tentons de parler de MARVIN et de Barry, le troisième et nouvel enregistrement long format du trio montpelliérain,
avec un petit plus de sérieux qu’on ne l’avait fait à propos de son
prédécesseur, Hangover The Top. Ça ne va pas être
bien dur non plus. Il s’en est passé du temps depuis le deuxième album, du
temps que les Marvin ont comme d’habitude (mais c’est une bonne habitude) mis à
profit pour écumer les routes, donner quelques bonnes dizaines de concerts en
France comme en Europe, traversant les frontières, mystifiant les
douanes et autres brigades volantes de police – si vous ne me croyez pas jetez un coup d'œil sur la photo qui se trouve à l'intérieur de la pochette de ce nouvel album – et jouant dans les bleds les plus reculés. Rien
n’arrête Marvin, groupe de scène débordant d’abnégation et comme on en rencontre
peu.
Hangover The
Top avait eu le grand mérite de propulser Marvin dans la catégorie des
groupes aux enregistrements impeccables : comprenez par là que si le
premier album sans titre comportait des tubes inaltérables et mémorables pour
longtemps encore, il souffrait également de quelques faiblesses alors qu’Hangover The Top avait lui tout l’air
d’un sans-faute. Et le saut qualitatif entre le premier album et le deuxième
apparait à première écoute bien plus important que celui entre Hangover The Top et le dernier-né Barry. Mais ce n’est qu’une apparence,
rapidement balayée par les neuf compositions à nouveau magistrales de ce troisième album. On ira même encore plus
loin : Barry est le meilleur enregistrement de Marvin à ce jour et on saute
à pieds joints d’un titre à l’autre, complètement éberlués, époustouflés, se
demandant jusqu’où le groupe va pouvoir nous emmener. La réponse est toute
simple : jusqu’à la platine disque où on rappuiera immédiatement sur la
touche « play » (si on écoute Barry
en CD) ou pour retourner le disque et remettre le début de sa première face (si on
a le bon goût de préférer le vinyle).
Car Barry ce
n’est qu’une succession de titres dont on ne peut pas se débarrasser. Des
tubes, des tubes et encore des tubes, à force
de frénésie rythmique, de détonations soniques et de mélodies jouissives. On a beau connaitre presque par cœur les
entourloupettes de Marvin – guitares 70’s, Korg interstellaire, vocoder de ci
de là, rythmiques inévitablement entrainantes, mélodies catchy as fuck, etc. –,
le groupe arrive encore à nous surprendre, à nous bananer le cortex, à conjurer
les effets néfastes de la météo d’un printemps 2013 et définitivement
déprimante, à nous émouvoir (si si) et à nous faire rêver. Et faisons fi bien profond
du dédain de celles et ceux qui rangent rapidement et définitivement Marvin
dans la jolie case des groupes festifs, comme s’il s’agissait là de l’insulte suprême :
oui, ces gens ont parfaitement raison mais ce qu’ils ne comprennent pas c’est
que Marvin possède par dessus tout une classe et un charme complètement fous,
communicatifs et inimitables. Barry
est bien ce grand disque, admirablement torché comme une étude scientifique sur
la mécanique des fluides mais d’une immédiateté aussi inévitable que les
bienfaits universels d’un bon pastis lorsqu’il fait 40° à l’ombre. Alors allez-y,
laissez-vous atomiser et, surtout, laissez-vous enivrer.
Marvin s’apprête également à repartir sur les
routes, à moins que le groupe ne les ait en fait jamais quittées : la date à retenir pour les lyonnais est celle du vendredi 14 juin au Périscope, en compagnie de Deux
Boules Vanille (c’est une orga Active Disorder).