mardi 19 mars 2013

The Catalyst - Aussitôt Mort / split




Pile ou face ? Comme je n’ai pas très envie de lancer ce disque en l’air pour voir de quel côté il va retomber et donc quel groupe écouter en premier je choisis lâchement de d’abord faire semblant de m’intéresser à la face occupée par La Bourse Ou La Vie d’AUSSITÔT MORT qui est un groupe que je n’ai jamais vraiment aimé. Personne n’est parfait et je n’ai jamais pu supporter le chant en français – sauf lorsqu’on ne comprend pas ce qui se raconte (éternel exemple : La Mâchoire) ou lorsque ce qui se raconte est vraiment dégueulasse (autre exemple, tout aussi éternel : Glu). Pour tout le reste, ça ne passe pas, c’est mon côté réactionnaire qui vous parle.
Lequel côté me fait de toute façon également détester l’emo-core et ce genre d’éternelles adolescenteries… Je reconnais toutefois que sur la longueur limité d’un 7 pouces la musique d’Aussitôt Mort passe à peu près la rampe, que tout ça est extrêmement bien foutu, même pas le temps de trop bailler aux corneilles, juste celui de siffler une bière avant de retourner la galette pour écouter l’autre face et l’autre groupe.
L’autre groupe en question s’appelle THE CATALYST, un combo américain originaire de Virginie et que par contre j’adore. Petite surprise, les deux titres de The Catalyst ont été enregistrés avec l’ancien line-up du groupe c'est-à-dire avec le guitariste et batteur Jamie Faulstich. Thumbsucker est pourtant une bonne petite bourrinade qui aurait dépareillé en rien sur Voyager, le dernier album en date du groupe. Et moi qui croyais que le départ de Jamie était précisément la cause principale de l’intensification métallique de Voyager… Heureusement Our Science Is Too Tight me donne enfin raison, The Catalyst y mâtinant son hardcore noise d’une couche insidieuse de psychédélisme rampant – enfin, tout est relatif, hein, parce que ce « psychédélisme » là a plutôt à voir avec la torture sonique d’un Today Is The Day de l’époque Supernova/Willpower. On reste donc entre gens civilisés et de bon goût et surtout entre noiseux ; les petits gars de The Catalyst prouvent une nouvelle fois avec ces deux titres furieux et étincelants qu’ils sont l’un des secrets les mieux gardés en matière de musique qui défouraille et qui fait pleurer les enfants. Allez, pour la peine je réécoute une dernière fois La Bourse Ou La Vie et qu’on n’en parle plus.

Ce split démontrant la suprématie indéniable du hardcore noise sur toutes autres formes de groupes à guitares plus ou moins énervées a été gravé dans un vinyle vert (tendance Malabar à la menthe), légèrement marbré sur les bords et emballé dans une pochette doté d’un artwork sombre mais très réussi et qui se déplie en trois volets (il y a des choses à lire à l’intérieur). Trois labels se sont ruinés pour parvenir à un tel résultat, vraiment chouette, qu’ils en soient donc chaudement remerciés : Aïnu records, Moment Of Collapse records et Sieve Sand records.