dimanche 20 novembre 2011

ISaAC / Herpès Maker






C’est dimanche et on s’emmerde. Alors on écoute ISaAC, groupe au nom assez improbable, et son premier album complètement autoproduit au titre encore plus étonnant (on dira comme ça), Herpès Maker. Moi aussi sur le coup ça m’a bien donné envie de rigoler. Mais je n’ai pas ri très longtemps non plus : ISaAC joue du noise rock instrumental bien foutu et enlevé, suffisamment en tous les cas pour ne pas méchamment crasher avec mépris les mp3 dans la poubelle de l’ordi au bout d’une demi-écoute inattentive et à contrecœur.
ISaAC possède donc des qualités indéniables dont la plus flagrante est de tenir en haleine malgré un handicap certain pour tout groupe de noise qui se respecte : la stricte absence de chant. Mais c’est sûrement parce qu’ISaAC n’est pas un groupe de noise très classique, je trouve même sa musique plutôt aérienne et ciselée sans pour autant trop tomber dans l’axiome mathématique et autres circonvolutions de la trigonométrie appliquée. Alors, si au début on était bien content d’entendre quelques hurlements perdus dans le tout lointain du mix – sur MRD ou Epic par exemple – on finit par accepter l’absence de toutes traces de chant que l’on n’appelle donc plus de tous nos vœux.
Car un groupe qui sait allier saturation et puissance avec équilibrisme et virevolte et bien, ami lecteur, ça se respecte un minimum, malgré les quelques approximations que les grincheux à moustaches et autres gardiens du temple de manqueront peut être pas de relever à l’écoute d’Herpès Maker. ISaAC puise son originalité de cette formule un peu bancale, entre sueur et sophistication, et a su en tirer le meilleur des partis. Basse ronflante, guitare qui cisaille et batterie à la fois bien présente mais étonnamment funambule : le trio vise juste la plupart du temps et, puisque j’ai cru comprendre qu’il y avait des bouts des défunts 35000 Yens dans ISaAC, je ne m’en étonne guère, il y a finalement nombre de points communs entre ses deux groupes, à commencer par cette façon d’allier fureur et voltige.

Et si le service publicitaire de 666rpm a décidé de vous parler d’ISaAc et de Herpès Maker en ce dimanche aussi froid qu’automnal, c’est parce que le groupe a également annoncé la release party de son disque, release party qui aura lieu lors du festival Pacemaker Fest à Reims du 24 au 26 novembre prochain, on clique sur le flyer ci-dessous pour mieux arriver à le lire :



A l’affiche trois jours à la programmation impeccable avec nombre de groupes particulièrement apprécié par ici, on les cite juste pour le plaisir d’avoir la bave aux lèvres encore une fois : Silent Front, Nitkowski, Kourgane, Don Vito, Shield Your Eyes, Api Uiz, Pord, Poutre et quelques autres encore. Cela me ferait presque regretter de n’être qu’un pauvre lyonnais pantouflard (je vous rappelle qu’aujourd’hui c’est dimanche), d’être un pauvre chômeur (je vous rappelle également que c’est la crise mais voilà bien un faux argument car les prix des places sont très abordables) et de ne pas habiter beaucoup plus près de Reims. Toutes les infos pratiques concernant ce Pacemaker Fest se trouvent bien évidemment sur le site du festival.