dimanche 13 novembre 2011

Fennesz / Seven stars





C’est dimanche et on s’emmerde. Alors, pour bien soigner comme il convient cette bonne vieille gueule de bois consécutive au sacro-saint concert du samedi soir* – ou suite à toute autre activité frénétique nécessitant à postériori un repos quasi total et impératif  de la tête comme des oreilles –, écoutons un peu monsieur Christian Fennesz et l’un de ses derniers disques en date, Seven Stars
Publié en septembre dernier par Touch records sous la forme d’un élégant 10 pouces, réédité cet automne en CD par le même label, Seven Stars est à la fois la énième confirmation du talent de Fennesz mais aussi le témoignage de la lassitude que le musicien autrichien engendre fatalement. Ce dernier a beau dire – « I wanted to make a record that has a certain lightness about it and at the same time explore new territory using drums on one track. This might be something I will continue with in the future. » on a bien du mal à trouver notre compte de frissons extatiques à l’écoute de ces quatre titres (plus un remix en téléchargement) typiques du style aqueux et éclairé du musicien.
Fennesz avait déjà montré quelques difficultés à convaincre il y a presque deux ans avec un Black Sea poussif et gentillet comme un aquarium tapissé de galets en verre de couleur pour faire toujours plus joli. Dans le même ordre d’idée, Liminal qui ouvre Seven Stars n’évite pas la catastrophe et laisse augurer d’un autre disque tout aussi gentillet et insipide. Fort heureusement July et Shift rattrape ce faux départ, éliminant non sans peine toute la mièvrerie mais n’échappant pas toujours à la fadeur. Mais on reconnait que Fennesz a nul autre pareil pour manipuler les sons d’une guitare avec un laptop et déverser son flot mélancolique dans nos oreilles.
Le dernier titre du disque, Seven Stars, représente donc selon les dires de son auteur l’une des nouvelles directions dans laquelle le musicien/compositeur souhaite s’engouffrer pour l’avenir : il y joue accompagné d’un batteur, les rythmes prodigués sont lointains et pas trop appuyés mais, nonobstant les traitements sonores de Fennesz qui ont souvent été imités mais restent assez uniques en leur genre, on retrouve sur ce Seven Stars de trop fortes réminiscence de ce que quelqu’un comme Aidan Baker fait parfois – sous son nom propre et non pas avec Nadja – depuis de nombreuses années… à ce titre on écoutera plutôt Green Figures, l’album que le canadien vient de publier en compagnie de Kevin Micka (un disque édité chez Basses Fréquences et dont on va reparler sans plus tarder).

* la release party du split Sofy Major - Membrane au Raymond Bar par exemple…