Conversation d’avant-concert :
-Alors les gars ça va ? Contents de jouer ce soir ?
- …
-Bon. Au fait, pourquoi vous vous appelez Banaus ?
-Ben, tu comprends, Bauhaus c’était déjà pris…
Banaus joue du post rock. Mais ces quatre garçons ont bien compris la leçon, ils savent que le post rock c’est chiant, rabâché jusqu’aux oreilles et rongé jusqu’à l’os par l’ennui, alors ils ont décidé de mettre un peu de vitesse pour soutenir leurs entrelacs de guitares. Certains titres n’échappent pas aux inévitables montés en puissance (qui sont au post rock ce que la mayonnaise est à l’oeuf dur, crise de foie y compris) mais ça ne traîne pas : pas le temps d’écouter le paysage que déjà on est dans le vif du sujet, les guitaristes déballent des plans qui sortent un peu des sentiers battus trop symptomatiques du genre (encore un oeuf dur pour la route ?) et la basse -joli son, surtout lorsque les cordes sont jouées aux doigts- apporte une assise assez mélodique à l’ensemble. L’avant dernier titre est celui qui me convainc le plus, il faudrait juste que ces joyeux musiciens arrêtent de regarder leurs pieds lorsqu’ils jouent -total shoegazing pour le guitariste tout à gauche- et que le bassiste se remette à raconter des blagues stupides et sexistes comme au bon vieux temps de De Ku Dilacht, l’un de ses précédents groupes.
-Alors les gars ça va ? Contents de jouer ce soir ?
- …
-Bon. Au fait, pourquoi vous vous appelez Banaus ?
-Ben, tu comprends, Bauhaus c’était déjà pris…
Banaus joue du post rock. Mais ces quatre garçons ont bien compris la leçon, ils savent que le post rock c’est chiant, rabâché jusqu’aux oreilles et rongé jusqu’à l’os par l’ennui, alors ils ont décidé de mettre un peu de vitesse pour soutenir leurs entrelacs de guitares. Certains titres n’échappent pas aux inévitables montés en puissance (qui sont au post rock ce que la mayonnaise est à l’oeuf dur, crise de foie y compris) mais ça ne traîne pas : pas le temps d’écouter le paysage que déjà on est dans le vif du sujet, les guitaristes déballent des plans qui sortent un peu des sentiers battus trop symptomatiques du genre (encore un oeuf dur pour la route ?) et la basse -joli son, surtout lorsque les cordes sont jouées aux doigts- apporte une assise assez mélodique à l’ensemble. L’avant dernier titre est celui qui me convainc le plus, il faudrait juste que ces joyeux musiciens arrêtent de regarder leurs pieds lorsqu’ils jouent -total shoegazing pour le guitariste tout à gauche- et que le bassiste se remette à raconter des blagues stupides et sexistes comme au bon vieux temps de De Ku Dilacht, l’un de ses précédents groupes.
Amaury Cambuzat, seul rescapé de la formation originelle d’Ulan Bator, faisait part avant le concert de sa lassitude : marre de parcourir les routes depuis plus de quinze ans, marre de monter des tournées par ses propres moyens, marre des plans foireux, lassé du peu d’écho que rencontrent les disques d’Ulan Bator. Certains croient même comprendre que ce soir ce sera le dernier concert du groupe. La formation actuelle est sans Olivier Manchion qui a à nouveau quitté Ulan Bator depuis la mi 2007 mais son remplaçant est tout aussi efficace. La différence notoire entre la formation des débuts et celle de maintenant c’est qu’auparavant la musique du groupe reposait sur une construction rythmique sans faille (Franck Lantignac était également un sacré batteur) sachant faire tourner un groove à la fois hypnotique et noise ; désormais, tout ce que fait Ulan Bator est axé sur la guitare et la voix d’Amaury Cambuzat, comme s’il y avait eu un glissement du centre de gravité du groupe.
J’ai un peu de mal à rentrer dans ce concert. Je fais pas mal d’allers et retours entre le devant de la scène du Sonic et le fond du bar, parfois un passage m’attire mais la voix me rebute toujours et encore : cette voix est le principal problème d’Ulan Bator, faiblarde et sans timbre, vouloir chanter des textes de manière intelligible (et en français) n’est pas une solution. A la moitié du concert, je finis par rester devant, enfin pris par les tourbillons noisy des chansons d’Ulan Bator, séduit par la guitare qui se fait de plus en plus incisive tandis que basse et batterie font une belle démonstration. Amaury Cambuzat annonce Lumière Blanche (c’est un titre de Végétale, le troisième album) mais, devant l’absence totale de réaction du public à son annonce, essaie de s’en sortir par une pirouette désabusée. Ce sera son dernier signe de faiblesse : la musique d’Ulan Bator devenant toujours plus tendue, la réponse du public se fait toujours plus forte et le chanteur/guitariste rentre complètement dans le jeu. Lorsque le groupe joue D-Press T.V. (extrait de l’album 2°) c’est l’envolée totale. Deux titres en guise de rappel et un final qui fait comprendre toute l’influence qu’a pu avoir Faust, avec qui Amaury Cambuzat a beaucoup joué depuis le milieu des années 90, sur Ulan Bator.
Alors ce soir c’était vraiment la fin du groupe ? Lorsque après le concert j’en parle au chanteur/guitariste (visiblement content) il me répond que le groupe va faire un break de six mois. Plus de concerts, faire autre chose, surtout faire le point. Il a de nouvelles compositions de prêtes dont il ne sait pas encore si elles seront un jour enregistrées par Ulan Bator. On verra bien. Il a également renoncé à jouer avec Faust (il y a moins d’un an il accompagnait encore ici même Jean-Hervé Péron pour un concert complètement foutraque) et il a l’air de penser à tout autre chose…
[nota bene : actuellement on retrouve Olivier Manchion et Franck Lantignac, ex Ulan Bator, au sein de Permanent Fatal Error]