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Discuter de l’utilité d’un remix revient à discuter de l’utilité de la musique elle-même. Dire d’un remix qu’il est mauvais et/ou inutile revient à critiquer le morceau de musique obtenu et n’enlève rien à l’activité de remix car il y a autant de façons d’appréhender la musique qu’il y a de façon de la jouer, de la penser (ou non) et de l’enregistrer. Comme il y a autant de façons de l’écouter : le travail d’acceptation/refus du son -quelle que soit la nature de ce travail, ce peut être un non travail, une simple réaction épidermique- est le garant du ready-made musical : on peut parfaitement s’extasier sur le bruit de la pluie qui tombe et donc se laisser convaincre de la supériorité du son sur la note, de l’importance de l’intention sur le geste.
La musique, dans son assertion la plus courante et usuelle, s’est malheureusement vue uniquement redéfinie par tout ce qui l’entoure : les attitudes, les imageries, les codes et les produits dérivés. Une paire de chaussures ou une coiffure passent pour de la musique (MTV et Tracks aussi, hélas !) et pendant ce temps là on entend rien, on n’écoute pas -le son n’est devenu qu’une question de prouesses technologiques. Se réapproprier des sons pour les laisser s’échapper par la suite (l’image sonore qui s’inscrit dans le cerveau n’appartient qu’à celui qui écoute et ne dure qu’un temps) est la seule définition de l’éphémère musical. Et combien de fois n’ai-je pas rêvé à tout au autre chose en écoutant un disque ? Ça peut être aussi simplement ça, remixer.
Plus prosaïquement, découper une bande magnétique pour la remonter dans un ordre différent (de nos jours on peut aussi faire ça avec un ordinateur, c’est un peu plus pratique) et y ajouter des éléments extérieurs ou en enlever c’est aussi faire de la musique. Tout comme choisir le micro avec lequel on va enregistrer une atmosphère ou un évènement et choisir le bon moment pour déterminer un paysage sonore, confère le méticuleux travail de Chris Watson, par exemple. Il y a des musiciens qui passent leur temps à se réenregistrer sans cesse, d’autres qui s’en moquent et préfère passer à autre chose. Peu importe le processus, l’utilisation de la durée est directement liée à la musique et c’est même sa raison d’être : un passe-temps. Remixer c’est donc raccourcir ou rallonger du temps, c’est faire de la musique en l’écoutant.
Discuter de l’utilité d’un remix revient à discuter de l’utilité de la musique elle-même. Dire d’un remix qu’il est mauvais et/ou inutile revient à critiquer le morceau de musique obtenu et n’enlève rien à l’activité de remix car il y a autant de façons d’appréhender la musique qu’il y a de façon de la jouer, de la penser (ou non) et de l’enregistrer. Comme il y a autant de façons de l’écouter : le travail d’acceptation/refus du son -quelle que soit la nature de ce travail, ce peut être un non travail, une simple réaction épidermique- est le garant du ready-made musical : on peut parfaitement s’extasier sur le bruit de la pluie qui tombe et donc se laisser convaincre de la supériorité du son sur la note, de l’importance de l’intention sur le geste.
La musique, dans son assertion la plus courante et usuelle, s’est malheureusement vue uniquement redéfinie par tout ce qui l’entoure : les attitudes, les imageries, les codes et les produits dérivés. Une paire de chaussures ou une coiffure passent pour de la musique (MTV et Tracks aussi, hélas !) et pendant ce temps là on entend rien, on n’écoute pas -le son n’est devenu qu’une question de prouesses technologiques. Se réapproprier des sons pour les laisser s’échapper par la suite (l’image sonore qui s’inscrit dans le cerveau n’appartient qu’à celui qui écoute et ne dure qu’un temps) est la seule définition de l’éphémère musical. Et combien de fois n’ai-je pas rêvé à tout au autre chose en écoutant un disque ? Ça peut être aussi simplement ça, remixer.
Plus prosaïquement, découper une bande magnétique pour la remonter dans un ordre différent (de nos jours on peut aussi faire ça avec un ordinateur, c’est un peu plus pratique) et y ajouter des éléments extérieurs ou en enlever c’est aussi faire de la musique. Tout comme choisir le micro avec lequel on va enregistrer une atmosphère ou un évènement et choisir le bon moment pour déterminer un paysage sonore, confère le méticuleux travail de Chris Watson, par exemple. Il y a des musiciens qui passent leur temps à se réenregistrer sans cesse, d’autres qui s’en moquent et préfère passer à autre chose. Peu importe le processus, l’utilisation de la durée est directement liée à la musique et c’est même sa raison d’être : un passe-temps. Remixer c’est donc raccourcir ou rallonger du temps, c’est faire de la musique en l’écoutant.
Sur le 25 cm Pink Mamouth Pelican propose deux remix. Le premier est le réenregistrement d’un des vieux titres du groupe par lui-même (extrait de son premier mini album en 2002) dans une nouvelle tonalité et avec moins de lourdeur dans le rythme. Le second est une refonte d’un titre ou deux de l’album The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw par Prefuse 73 (l’homme qui sur ses disques est aussi bien capable d’inviter Sam Prekop que Quasimodo) avec fine granulation des sons, passage au tamis, rajout de violons en train de s’accorder, rythmes boitillants. L’effet de ce End Of Seasons ressemble à un amour platonique -sans les bras et sans les mains- l’auditeur se prend à ce petit jeu pointilliste tout en en restant délicieusement exclu. Tant qu’à faire, je crois que je préfère très largement ce titre là à celui de la première face qui présente elle un visage trop édulcoré du metal instrumental ordinairement pratiqué par Pelican. Le vinyle est tout rose, ce qui n’a rien de surprenant, on dirait un gros chewing-gum dégueulasse tout écrasé dont quelques filaments pleins de bave sont restés collés sur la pochette pourtant plutôt luxueuse. Bel objet au demeurant.