.
C’est avec un malin plaisir que j’ai exprès gardé ce disque pour aujourd’hui, l’illustration de la pochette me semblant parfaitement compatible avec la mascarade de la nativité. Surtout, j’ai mis énormément de temps avant de me décider à écouter ce LP et j’ai mis au moins autant de temps avant de l’apprécier ne serait ce qu’un tout petit peu. Donc il a réussi à patienter jusqu’à maintenant sans trop de difficultés. De Om j’avais déjà écouté le premier album (Variations On A Theme) sur la simple croyance qu’un bon groupe a de grandes chances d’en engendrer plein d’autres tout aussi bons lorsqu’il se sépare : dans Om on retrouve en effet Al Cisneros (chant/basse) et Chris Hakius (batterie), autrement dit la section rythmique de feu Sleep, groupe de stoner/doom indécrottable -le guitariste Matt Pike ayant lui choisi l’option de l’exorcisme métallique sous amphétamines en fondant High On Fire. Une croyance bien ridicule et naïve je l’admets puisque après Sleep, Chris Hiakus a également joué dans The Sabians, groupe que je voudrais pouvoir oublier à tout jamais. Comme quoi.
Pour en revenir à Variations On A Theme, ce disque ne m’avait pas laissé non plus un grand souvenir, une autre croyance obscurantiste rendant à mes yeux Matt Pike irremplaçable. Et ça tombait bien, puisque -du moins au niveau de l’arithmétique- Om = Sleep – Matt Pike. Un calcul simple et un raisonnement lapidaire qui me faisait toujours penser (et dire) qu’Om n’était que le palliatif incomplet d’un groupe essentiel. Un batteur exécutant des rythmes vaguement complexes, une basse qui assure tout le sale boulot de remplissage et un chant traînant laissant vaguement deviner que c’était de la bonne qui se fumait dans les studios à ce moment là. De même, je suis toujours passé à côté des références bouddha/mantra/zen du duo.
Ecouter Pilgrimage ne m’a absolument pas fait changer d’avis sur Om. Mais les vapeurs d’encens et d’opium me sont cette fois ci davantage montées à la tête. Le morceau titre déjà -il figure deux fois sur le disque, au début de la première face et à la fin de la seconde, dans une version écourtée et transformée- est étonnement calme et contemplatif, à peine marqué par des percussions légères et reniflant la puanteur des eaux sacrées du Gange sur un peu plus de dix minutes, soit à peu près le temps qu’il faut pour arriver jusqu’à Katmandou en vol plané. C’est beau comme un voyage initiatique.
Mes deux titres préférés sont les deux autres, le court Unitive Knowledge Of The Godhead et Bhima’s Theme (encore une référence hindou me semble t-il). Le premier est de loin le meilleur, renouant avec les options musicales des deux premiers albums de Om, explosant lentement mais sûrement et servi par une qualité d’enregistrement -Steve Albini inside- absolument parfaite pour ce genre de musique. Le second est à peu près du même tonneau, sauf qu’il y a un passage aérien au milieu. Ce genre de métallurgie tantrique est décidément très à la mode par les temps qui courent. Mais comme je ne suis pas très mystico cérébral et que les subtilités de la spiritualité opiacée m’échappent quelque peu, je crois que je préfère nettement la philosophie de comptoir de Matt Pike et d’High On Fire, cheers !
C’est avec un malin plaisir que j’ai exprès gardé ce disque pour aujourd’hui, l’illustration de la pochette me semblant parfaitement compatible avec la mascarade de la nativité. Surtout, j’ai mis énormément de temps avant de me décider à écouter ce LP et j’ai mis au moins autant de temps avant de l’apprécier ne serait ce qu’un tout petit peu. Donc il a réussi à patienter jusqu’à maintenant sans trop de difficultés. De Om j’avais déjà écouté le premier album (Variations On A Theme) sur la simple croyance qu’un bon groupe a de grandes chances d’en engendrer plein d’autres tout aussi bons lorsqu’il se sépare : dans Om on retrouve en effet Al Cisneros (chant/basse) et Chris Hakius (batterie), autrement dit la section rythmique de feu Sleep, groupe de stoner/doom indécrottable -le guitariste Matt Pike ayant lui choisi l’option de l’exorcisme métallique sous amphétamines en fondant High On Fire. Une croyance bien ridicule et naïve je l’admets puisque après Sleep, Chris Hiakus a également joué dans The Sabians, groupe que je voudrais pouvoir oublier à tout jamais. Comme quoi.
Ecouter Pilgrimage ne m’a absolument pas fait changer d’avis sur Om. Mais les vapeurs d’encens et d’opium me sont cette fois ci davantage montées à la tête. Le morceau titre déjà -il figure deux fois sur le disque, au début de la première face et à la fin de la seconde, dans une version écourtée et transformée- est étonnement calme et contemplatif, à peine marqué par des percussions légères et reniflant la puanteur des eaux sacrées du Gange sur un peu plus de dix minutes, soit à peu près le temps qu’il faut pour arriver jusqu’à Katmandou en vol plané. C’est beau comme un voyage initiatique.
Mes deux titres préférés sont les deux autres, le court Unitive Knowledge Of The Godhead et Bhima’s Theme (encore une référence hindou me semble t-il). Le premier est de loin le meilleur, renouant avec les options musicales des deux premiers albums de Om, explosant lentement mais sûrement et servi par une qualité d’enregistrement -Steve Albini inside- absolument parfaite pour ce genre de musique. Le second est à peu près du même tonneau, sauf qu’il y a un passage aérien au milieu. Ce genre de métallurgie tantrique est décidément très à la mode par les temps qui courent. Mais comme je ne suis pas très mystico cérébral et que les subtilités de la spiritualité opiacée m’échappent quelque peu, je crois que je préfère nettement la philosophie de comptoir de Matt Pike et d’High On Fire, cheers !