vendredi 14 décembre 2007

Death To Pigs : Carnal Carnival

.






















Le voilà donc enfin cet album de Death To Pigs… et avec un tel nom de groupe et un titre pareil (Carnal Carnival) on tient là une fois de plus un exemple typique de la stupidité congénitale des groupes de gore grind sexuel dont le nord et l’est de la France se sont malheureusement fait un spécialité, mélange de n’importe quoi et de tout le reste aussi. Ahah, je me suis trompé dans mes fiches bristol, j’ai bêtement confondu avec Gronibard, désolé. DEATH TO PIGS, donc, les rois nancéens de la non métaphore rock’n’roll : pas de chichis, pas de superflu ni de risques d’embourbement, le tout c’est d’aller directement à l’essentiel. Pas de problème pour les étincelles, ce n’est pas ce qui manque et c’est même un véritable brasier qui s’allume sous nos yeux -les poils des oreilles qui crament, les ORL protestent, la cervelle qui fond, trépanation pour tous, petit goret je veux bien être ton tire-bouchon.
Ces petits gars ont tout compris et reprennent avec talent et conviction quelques recettes bien digérées et revomies il y a quelques années (mais il n’y a pas trop longtemps non plus…) par de prestigieux anciens qui eux même s’étaient consciencieusement biberonnés en écoutant leurs illustres prédécesseurs qui etc. Death To Pigs ranime la flamme d’un rock’n’roll suintant et hormonal, celui qui fait pousser les boutons d’acné sur le nez justement le jour où on doit conclure avec la plus belle fille du quartier mais qui n’empêche pas de bander comme un cochon affamé.
Il y a seize titres repartis sur les deux faces de ce LP en vinyle noir, autant dire que ça joue vite, intensément et que c’est court de bouillon. La rythmique est menée par une basse qui fait tout ce qu’elle Pew (et c’est déjà beaucoup), les riffs peuvent rappeler ceux de Jesus Lizard (celui en introduction de Fat Free ne serait il pas un pompage intégral du groupe de Chicago ?), le chant est aussi geignard/crispant que dans Arab On Radar mais renvoie également à un certain David Yow -et oui, encore lui. Le guitariste applique parfaitement le principe mentionné plus haut qui dit que plus c’est simple et plus c’est efficace mais envoie de temps à autre des enluminures bien troussées et très post punk, Death To Pigs sait alors se faire groovy et enlevé, reprenant même excellemment ESG le temps d’un court titre furieusement dansant et destiné à coup sûr à en finir définitivement avec la plus belle fille du quartier qui attend toujours depuis tout à l’heure et en a marre des promesses. Ses promesses, Death To Pigs les tient haut la main -il n’y a qu’a écouter le dernier titre- et mérite à l’unanimité la prestigieuse appellation punk as fuck.

En attendant de (re)voir ces délinquants sur scène -en février 2008 je crois- il vous est donc vivement conseillé de vous procurer ce disque auprès de Gaffer records.