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Dernier concert de l’année en ce qui me concerne, rendez vous à Gerland dans les locaux high-tech du siège social de Grrrnd Zero pour une real punk party (et quelques bières). Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours cette faculté d’arriver à l’heure et donc avant tout le monde : est ce du à mon grand âge ? mon sens des responsabilités de père de famille ? ma position sociale dominante et sûre d’elle même ? ma connerie congénitale ? mon arrogance de roi ? En fait je suis très content de voir ce soir deux poulains de l’écurie Gaffer records : Hallux Valgus et Monosourcil. Le prix de la place de concert est libre -cette sale vieille habitude de hippie- mais finalement, l’organisateur devant la faible affluence décide de faire la soirée gratuitement, aux chiottes le capitalisme.
Papotages de rigueur d’avant concert, histoire de faire davantage connaissance et je m’affaisse de plus en plus dans un des vieux fauteuils pourris installés dans la salle où le matériel est monté. C’est Monosourcil qui commencera mais pour l’instant c’est l’heure de la gamelle : le bassiste est parti explorer le désert urbain environnant à la recherche d’un kebab alors en l’attendant ça papote encore plus. J’arrive à m’extraire de mon fauteuil lorsque le groupe s’installe enfin dans une odeur de viande grillée -d’autant plus que le chanteur de Monosourcil trouve que sinon cela fait un peu trop tribunal- mais je prends appui sur le mur, ola papy, bien au milieu, l’ampli basse dans l’oreille gauche, l’ampli guitare dans celle de droite et la batterie dans la gueule. Un bon groupe de punk noise (et de rock’n’roll tout court) n’est rien sans un bon batteur et là je vais être servi : ce garçon manie les baguettes avec autant d’efficacité que mon boucher fait l’artiste avec son hachoir à steak, le bassiste a apparemment très bien digéré son kebab et balance de ces grosses lignes brutes mais swinguantes qui me rendent toujours heureux, le guitariste manie les canons no-wave avec une sobre précision et le chanteur a cette voix au timbre curieux qui fait qu’il sait parfaitement imiter le cri de la viande à steak mentionnée plus haut. Papy se décolle enfin du mur pour les derniers morceaux tout en faisant attention à ses petites cervicales qui lui donnent des maux de têtes depuis de trop nombreuses années -n’oublions pas que dans trois jours sera appliquée la franchise médicale et que tomber malade va devenir de plus en cher (mais je m’égare)(mais s’il n’y avait que ça)(je m’égare encore).
Papotages de rigueur d’avant concert, histoire de faire davantage connaissance et je m’affaisse de plus en plus dans un des vieux fauteuils pourris installés dans la salle où le matériel est monté. C’est Monosourcil qui commencera mais pour l’instant c’est l’heure de la gamelle : le bassiste est parti explorer le désert urbain environnant à la recherche d’un kebab alors en l’attendant ça papote encore plus. J’arrive à m’extraire de mon fauteuil lorsque le groupe s’installe enfin dans une odeur de viande grillée -d’autant plus que le chanteur de Monosourcil trouve que sinon cela fait un peu trop tribunal- mais je prends appui sur le mur, ola papy, bien au milieu, l’ampli basse dans l’oreille gauche, l’ampli guitare dans celle de droite et la batterie dans la gueule. Un bon groupe de punk noise (et de rock’n’roll tout court) n’est rien sans un bon batteur et là je vais être servi : ce garçon manie les baguettes avec autant d’efficacité que mon boucher fait l’artiste avec son hachoir à steak, le bassiste a apparemment très bien digéré son kebab et balance de ces grosses lignes brutes mais swinguantes qui me rendent toujours heureux, le guitariste manie les canons no-wave avec une sobre précision et le chanteur a cette voix au timbre curieux qui fait qu’il sait parfaitement imiter le cri de la viande à steak mentionnée plus haut. Papy se décolle enfin du mur pour les derniers morceaux tout en faisant attention à ses petites cervicales qui lui donnent des maux de têtes depuis de trop nombreuses années -n’oublions pas que dans trois jours sera appliquée la franchise médicale et que tomber malade va devenir de plus en cher (mais je m’égare)(mais s’il n’y avait que ça)(je m’égare encore).
Le changement de groupe prend du temps et c’est bien, bonne ambiance. Hallux Valgus partage son guitariste avec Monosourcil, l’autre membre (batterie, chant, baguettes) est l’homme-orchestre de Lyon (Gaffer records c’est lui et il joue aussi dans SoCRaTeS, Kandinsky et Sheik Anorak -est ce que j’en ai oublié ?). Je ne sais plus lequel des deux m’avait dit qu’Hallux Valgus était fait pour emmerder les gens… Si emmerder cela veut dire casser les oreilles c’est parfaitement réussi (et avec bonheur en plus). Le guitariste déploie une palette de sons beaucoup plus large qu’avec Monosourcil, baroufant à un degré supérieur de bizarrerie et qu’importe si son matériel se montre parfois déficient, le son est bien abrasif. De son côté son petit camarade arrive à bousiller deux baguettes en moins de dix secondes, s’égosille dans un micro qui se casse la gueule. Hallus Valgus c’est la lose magnifique qui ne se prend pas au sérieux mais qui le fait bien quand même. Les titres sont numérotés de un à dix et le public aura beau réclamer le onzième il aura droit au numéro quatre, joué donc une deuxième fois et dans une version bien meilleure que la première -les petits gars se sont échauffés entre temps et ça se sent, le bordel aussi ça se polit avec de l'amour et de la transpiration.