Il aurait été dommage de terminer cette magnifique
année 2012 sans vous parler de GALLION.
Gallion est un one man band basé à Lyon et dont l’acte de naissance remonte à
2009 ; auparavant ce garçon aurait eu moult expériences musicales – plein
de groupes dont je n’ai jamais entendu parler, à croire que je n’étais alors
même pas encore né – et ce sont les hasards de la vie qui l’ont poussé à
remettre ça. Nous sommes donc en 2009 et Frank Fargo (c’est le vrai nom du
garçon en question) se relance pour de bon dans la musique… d’une période
intense de composition et d’expérimentation acharnées va naître suffisamment de
matériel de base pour fournir à Gallion la possibilité d’enregistrer plusieurs
albums. Le premier d’entre eux, sans titre, a paru au printemps 2012 après
beaucoup de travail et en complète autoproduction.
Gallion est profondément ancré dans la noirceur
mais cette noirceur est lumineuse, porteuse de cette étincelle capable de
transformer toute construction musicale en organisme doté de sensibilité, de
résonnances et de palpitations… pourtant, à en croire le principal intéressé, ce premier
album de Gallion ne serait pas totalement exempt de défauts et c’est peut-être
vrai or on s’en moque éperdument : l’électro pop, synthétique, froide et
dark de Gallion fait l’effet d’un cœur qui bat, d’une pulsation entrainante et
vitale.
Voilà un disque qui devrait donc réjouir les
accrocs aux tourneries entêtantes et réfrigérées héritées des années 80 ainsi que les amateurs des relectures 90’s de tout le truc, plus electro/trip-hop, mais
avec Gallion on atteint rapidement et durablement le niveau supérieur – si certains
titres se détachent résolument des autres pour s’enraciner dans nos têtes comme
autant de tubes signifiants et porteurs de songes animés, tout le disque se
révèle incroyablement bon et définitivement accrocheur. Et on ne reviendra pas
sur le chant, un chant à la fois aigu et vaporeux, qui confère à la musique de
Gallion cette incarnation fantomatique qui plait tellement.
On remarquera également la présence sur le disque
de quelques invités de classe über alles : ici Franck Laurino de Zëro à la
batterie, là Cédric Béron de Spade & Archer à la production ou Damien
Cluzel de Kouma/Ukandanz intervenant à la guitare sur deux titres ; le son étroitement velouté
et chaudement resserré de l’album est également l’œuvre du mitonnage pointilleux
de Christophe Chavanon des studios PWL – on ne change pas une équipe qui gagne…
… Et ce sont à peu près les mêmes musiciens (plus
quelques autres) qui seront à l’œuvre sur le deuxième album de Gallion qui devrait
paraitre au courant de la nouvelle année
2013. En attendant il faut se jeter sur ce premier album sans titre, assez mal
distribué il est vrai mais que l’on peut se procurer en écrivant à cpslrecords[arobase]gmail[point]com –
soyez patients, insistez un peu et éventuellement dîtes que vous venez de ma
part. Sinon quelques extraits et des inédits sont en écoute sur la page bandcamp de Gallion.