Excision n’est en aucun
cas un nouvel album de Nadja mais une
compilation. Un double CD regroupant des titres déjà parus entre les années
2007 et 2009, sur différents supports, souvent à des tirages extrêmement
limités et sur des labels que personne ne connait ou presque. Dans l’ordre Excision redonne à entendre un titre
issu du 12’ Trinitarian paru en 2007
sur Important records, un titre de Trinity ainsi qu’un autre d’un split 12’avec 5/5/2000 (tous deux datent de 2008), le Magma To Ice publié en 2008 par Fario, deux versions
alternatives de Autosomal tiré de
l’album Bodycage (2005) – mais ces deux
versions proviennent de l’édition en double LP de Bodycage publiée en 2007 par Equation records –, un titre du split avec
Kodiak publié en 2009 par Denovali records et enfin Clinging To The Edge Of the Sky
(2009, chez Vendetta records et Adagio 830). En tout huit titres pour se
refaire une cure de Nadja. Cela faisait bien longtemps.
Le point vraiment intéressant est que Excision correspond exactement à la
période pendant laquelle le groupe d’Aidan Baker et de Leah Buckareff a
subrepticement atteint son apogée puis a inexorablement mais sûrement basculé
dans le moins en moins bon. En 2007 Nadja avait en effet déjà aligné pas moins
de huit albums dont pas un n’est à jeter pour les admirateurs du groupe – juste
pour se faire plaisir et dans l’ordre : Touched, Corrasion, Skin Turn To Glass, Bodycage, Truth Become Death, Bliss
Torn From Emptiness, Thaumogenesis
et Radiance Of Shadows. Nadja n’a
ensuite jamais fait mieux que ces huit albums, lesquels font en ce moment même
ou vont faire l’objet de jolies rééditions en CD via Broken Spine, le propre label
d’Aidan Baiker (Bodycage l’est déjà
depuis quelques mois, Thaumogenesis
vient juste de l’être, à suivre donc…).
Que Aidan Baker/Nadja pense avant tout à rééditer
une énième fois ses anciens enregistrements ou lieu d’en publier de nouveaux
est presque un aveu : le duo canadien n’est plus ce qu’il a été et Excision en est une nouvelle
démonstration, démarrant par du très bon et du très typique de Nadja – couches
de guitares surenveloppantes voire qui ensevelissent tout, rythmiques
pachydermiques, brouillards de saturation, mélancolie métallique – puis se
délitant au fur et à mesure d’enregistrements de moins en moins intéressants. Le
deuxième disque fait presque figure de remplissage avec ses plages
instrumentales et bruitistes qui mises bout à bout frôlent le gavage et
l’overdose (les deux versions alternatives de Autosomal sont même pas très loin d’être parfaitement inutiles).
Par contre on remarquera que la contribution de Nadja au LP et demi Primitive North en compagnie des
affreux A Storm Of Light n’a pas été incluse dans Excision alors qu’elle tombe pile-poil au milieu de la période
étudiée (début 2009). Dommage.
C’est Important records qui
est responsable de la parution d’Excision
et que le label en soit remercié puisque nombre de ces titres étaient désormais devenus
complètement introuvables. Rappelons également qu’Important n’en est pas à son
coup d’essai puisque le label avait déjà réédité des raretés d’Aidan Baker en
solo, également sur un double CD, I Wish Too, To Be Absorbed, en 2010.