Des nouvelles de Boom Boom Rikordz on n’en avait
plus vraiment depuis un peu trop longtemps. Tout juste avait-on vaguement entendu
parler de parutions futures mais hélas hypothétiques d’Action Beat ou de
Deborah Kant. Heureusement le label stéphanois est enfin sorti de son
hibernation prolongée et – sûrement histoire de se faire remarquer, comme dans
le showbiz – la première publication de Boom Rikordz après ces longs mois de
désert ensommeillé est un disque bien barré de Divorce Party et répondant au doux
nom d’Astrocongertion Oporium.
Divorce Party c’est le groupe foutraque et complètement malade
par excellence. Mais qui ne vous casse pas les pieds ni la tête et de toute
façon cinq titres seulement en un peu plus de dix minutes c’est du facile à s’enfiler,
même lorsque la musique en question ressemble plus à une banane flambée qu’à un
suppo à la glycérine – oui je sais : la glycérine ça brûle très bien aussi
et c’est vrai que dans ce cas là ça change tout. On admire l’effort et on se
demande où Boom Boom Rikordz est allé pécher ce groupe du Michigan – Ypsilanti
pour être plus précis, un bled coincé entre Ann Arbor et Detroit –, un groupe
de quatre jeunes gars et que l’on aurait bien vu figurer au catalogue d’un
label arty pounque/post moderne tel que Skin Graft.
Si vous aimez les guitares aigrelettes qui soudain
partent en fusée ou en version surf intersidéral ce disque est fait pour vous.
Si vous aimez les lignes de basse entre efficacité atomique et danse du crabe
ce disque est également fait pour vous. Si vous aimer les accélérations du genre
la batterie qui passe d’un plan ternaire à du blast beat, aussi. Enfin, si vous
aimez les chanteurs qui n’en sont pas, qui préfèrent éructer comme un hamster
encapsulé dans sa roue en mode mouvement perpétuel et si surtout vous aimez les
manipulations sonores à base de voix – un peu comme celles que pratiquait Gibby
Haynes des Butthole Surfers du temps de sa splendeur névropathe – et bien,
définitivement, Astrocongertion Oporium
est réellement fait pour vous. Divorce Party c’est un peu de la no wave spatialisée
à l’acide et on sent bien que ces petits gars sont à peu près prêts à tout pour
se réchauffer. Ça tombe bien, nous aussi.
Astrocongertion
Oporium a été publié conjointement par Boom Boom Rikordz (donc) mais aussi
par Aphonia recordings. Il existe
en CD digipak et en 12’ monoface limité à 314 exemplaires. La face non gravée a
été peinte d’une sorte de postillon stellaire du meilleur effet. Sur le rond
central de cette même face a été écrit à la main le numéro porté par chaque
exemplaire.
D’autre part Boom Boom Rikordz annonce à nouveau
la parution d’un LP d’Action Beat mais également un nouvel album de Jubilé…