Enfin un concert, un vrai ! Un concert avec des guitares, du bruit, de la fureur et de la sueur. C’est à peu près ce que je me suis dit en découvrant qu’Active Disorder refaisait jouer Poino moins de six mois après un premier passage remarqué à Grrrnd Zero, au mois de mars. Mais bon… on sait très bien ce qui est en train d’arriver à Grrrnd Zero et des concerts là bas, il n’y en aura sans doute plus jamais.
Place donc aux Capucins, un bar plutôt chouette situé en bas des pentes de la Croix Rousse, doté d’une cave et surtout de deux patrons qui n’ont pas vraiment peur d’y accueillir des musiques pourtant idéalement parfaites pour emmerder les voisins. Seul inconvénient, la cave est vraiment toute petite, son plafond vouté vraiment bas et il est difficile d’entasser plus de quarante personnes là dedans sans provoquer un indéniable effet de vapocuiseur.
Malheureusement, lorsque du regard je fais le tour des gens qui sirotent consciencieusement une bière à la terrasse des Capucins en ce vendredi soir, je n’en vois pas beaucoup de susceptibles de descendre ensuite dans la cave pour se faire décrasser les oreilles. On ne sera donc pas très nombreux – une quinzaine peut être, en tous les cas très loin des quarante ou cinquante escomptés – pour écouter et découvrir Volx.
Volx c’est un duo guitare et batterie + chant qui vient de Marseille. C’est le batteur qui braille dans le micro tout en envoyant la sauce c'est-à-dire une cadence infernale (la plupart du temps) et des roulements de bagnard. La guitare est noise et inventive et en live Volx ça joue vite et fort, presque hard core mais il y a toujours cette petite touche qui va au delà.
Pour l’instant le groupe n’a publié qu’une cassette – qu’il vendait à prix libre, j’ai complètement oublié d’en prendre une alors que je la voulais – mais annonce un 45 tours pour très bientôt. Dessus il y aura les deux derniers titres que Volx a joués ce soir, deux titres plus alambiqués, groove et dissonants mais tout aussi francs et vifs. Hop, encore un bon groupe de découvert.
Les trois anglais de Poino s’installent à leur tour dans la cave des Capucins et se plaignent déjà de la chaleur. Il n’y aura pas beaucoup de monde non plus pour assister à leur concert – je les sens un peu déçus après l’accueil qui leur avait été réservé en mars dernier, ils s’attendaient sans doute à beaucoup mieux – et l’ambiance s’en ressentira un peu au départ.
Bon, les quelques personnes présentes ont montré tout l’enthousiasme dont elles étaient sûrement capables et le concert était bon mais on n’a pas non plus retrouvé la rage et la folie qui avaient scotché tout le monde au Grrrnd Zero. Le chanteur/guitariste en fait aussi un peu moins, comme il est plutôt grand il doit se sentir un peu à l’étroit dans cette cave, ce qui permet côté public de se concentrer davantage sur ce batteur à lunettes inamovibles toujours aussi impressionnant et surtout de se rendre compte que le bassiste n’est pas si réservé et statique que cela et n’est pas là pour faire uniquement de la figuration.
Après avoir joué à peu près tous les titres de leur unique album mais dans un ordre différent (plus un inédit à la fin), les Poino arrêtent les frais, malgré tout contents, sous les applaudissements et hurlements du maigre public. Il faut dire que malgré tout leur noise rock un peu bancal et frondeur est toujours aussi bon et cru – c’était un vrai bonheur que de pouvoir les voir et les entendre à nouveau. A la prochaine.