Ne me demandez pas ce qu’un kiwi fait sur l’affiche officielle de ce concert. Je pense que même l’organisateur – mais également concepteur de la dite affiche – ne le sait pas réellement non plus lui-même. Mais le plus important après tout ce sont les noms indiqués juste sous le volatile et en particulier celui de LA RACE. Je ne voudrais pas faire rougir ces trois garçons minces et souples mais la prestation de leur groupe lors de la deuxième soirée du Fuckfest #3 était encore toute chaude dans mon esprit, comme un souvenir tellement vibrant et palpable, que je ne demandais qu’à en reprendre une dose supplémentaire, et ce le plus tôt possible. Pour une fois qu’un de mes vœux se retrouve exaucé…
Mais n’allons pas trop vite. Et commençons par le premier groupe de la soirée, Placard – oui, j’ai oublié de préciser que ce soir c’est un concert avec uniquement des groupes affublés de noms à la con. Je ne peux pas dire grand chose à propos de ce premier groupe car : 1- le chanteur, fort sympathique au demeurant, fait partie de l’intelligentsia voire du politburo de Grrrrnd Zero et m’a menacé d’interdiction à vie de concerts à Grrrnd si jamais j’ouvrais trop grand ma gueule à sarcasmes (avec des phrases dégueulasses du type « après tout un placard c’est une voie sans issue, sauf s’il est à double fond et du fond on n’en trouve justement pas beaucoup dans cette musique boutonneuse », mais ce n’est pas du tout mon genre) ; 2- c’était le premier concert de Placard, groupe de gamins aussi fébriles que maladroits et je me sentais un peu comme leur père, plein de bienveillance, tout comme le matin même ma nouvelle conseillère à Pôle Emploi avait cru bon de se prendre pour ma mère (si elle savait…) ; 3- je déteste le punk rock ; 4- je suis de bonne humeur. Voilà, je n’irai pas plus loin, des petits mectons de 20 années et quelques qui décident de jouer ensemble, c’est toujours émouvant.
Rajout de dernière minute, Torticoli est également à l’affiche. C’est amusant parce que la dernière fois, pour le concert de Silent Front, Torticoli s’était également greffé in extremis sur la programmation. Quelque chose me dit que ces trois là ont toujours envie de jouer et que dès qu’on leur propose un plan, ils accourent. C’est tout à leur honneur mais ce qui l’est encore plus, c’est que ce soir ce n’est que le deuxième concert de Torticoli et que le groupe va une nouvelle fois être épatant.
Si j’avais eu tendance à trouver le premier concert un peu trop long, celui-ci va se révéler être nettement plus resserré, direct et frontal : le trio, après l’échauffement de rigueur, va s’ingénier à faire décoller sa musique instrumentale et exploser son blues crasseux à grands coups de noise incandescente. Torticoli c’est peut être le remède pour toutes celles et tous ceux qui n’en peuvent plus de tous ces groupes instrumentaux qui se complaisent dans le post rock, le math rock et autres : le groupe a beaucoup plus à voir avec les dégénérés de Skingraft qu’avec les tricoteurs d’arpèges (ou alors, à l’extrême limite, avec le Don Caballero des tous débuts). Du coup, après un titre vraiment prenant pendant lequel le guitariste de gauche utilisait un bottleneck, Torticoli s’arrête, oui, rage et déception c’est déjà la fin du concert – et évidemment comme je ne suis jamais content, j’ai trouvé ça trop court. A bientôt j’espère.
J’avais un souvenir assez violent de Cogne & Foutre, projet assez peu commun mélangeant bidouilles sonores et visuelles – si vous voulez plus d’explications sur comment ce garçon fait interagir (ou pas) les deux, ce n’est pas moi qui vais pouvoir vous en donner. Moins bruyant et s’inscrivant plus sur la durée, le concert de ce soir est tout aussi surprenant mais non exempt de longueurs. Cogne & Foutre lorgne désormais plus du côté des grésillements à la Mego – genre Farmers Manual, rajoutez une rythmique et vous aurez presque du Pan Sonic – voire à la Raster-Noton sauf que le côté répétitif n’est absolument pas exploité ici.
Sorte de musique électroacoustique jouée en direct, les ondes de Cogne & Foutre accompagnent autant qu’elles sont accompagnées par les images parasitaires qui défilent sur des écrans vidéo. Cette façon de travailler également en direct des sources visuelles fait un peu penser à la Cellule d’Intervention Metamkine sauf qu’ici le médium est uniquement la vidéo. Je préférais le Cogne & Foutre brutal, féroce et presque harsh mais celui-ci, plus cérébral et davantage organisé, est pas mal non plus.
Les trois garçons de La Race ne mettent pas longtemps à s’installer. En triangle comme la dernière fois. Le chanteur est à nouveau en caleçon – quelqu’un hurle « à poil ! », il répond alors non sans humour que c’est déjà fait et d’ailleurs il va raconter quelques bonnes blagues pour détendre un peu l’atmosphère. Un peu trop ? Peut être : le début du concert manque légèrement de mordant et de méchanceté, tout n’est pas en place, on sent que la violence pourrait encore monter d’un cran. La Race foire littéralement un morceau, s’arrêtant en plein milieu, mais ne recommence pas pour autant, le plus important c’est d’aller plus loin, vers cette terreur tribale et no wave qui est l’apanage du groupe.
Celles et ceux qui ont quitté le concert à ce moment ont eu tort car La Race, comme d’un rien, mu par une force invisible reliant les trois musiciens, va se transformer en cette bête immonde et violente que j’attendais. Le concert devient alors aussi fou que possible, la doublette guitare/batterie fonctionne à plein, les titres très souvent monoriff s’enchainent et le chanteur hurle de cette voix rauque et sans pitié, se contorsionne, (se) fond dans le public, se laisse porter par lui pour une petite séance de crowd surfing, perd son caleçon, finit complètement à poil – finalement. Stefan Eicher doit mourir continue d’être mon titre préféré de La Race mais le groupe en a plein d’autres en réserve, continuant de jouer puisqu’on le leur demande. Un concert complètement malade et tordu, achevé devant un public aussi clairsemé que résistant.
Mais n’allons pas trop vite. Et commençons par le premier groupe de la soirée, Placard – oui, j’ai oublié de préciser que ce soir c’est un concert avec uniquement des groupes affublés de noms à la con. Je ne peux pas dire grand chose à propos de ce premier groupe car : 1- le chanteur, fort sympathique au demeurant, fait partie de l’intelligentsia voire du politburo de Grrrrnd Zero et m’a menacé d’interdiction à vie de concerts à Grrrnd si jamais j’ouvrais trop grand ma gueule à sarcasmes (avec des phrases dégueulasses du type « après tout un placard c’est une voie sans issue, sauf s’il est à double fond et du fond on n’en trouve justement pas beaucoup dans cette musique boutonneuse », mais ce n’est pas du tout mon genre) ; 2- c’était le premier concert de Placard, groupe de gamins aussi fébriles que maladroits et je me sentais un peu comme leur père, plein de bienveillance, tout comme le matin même ma nouvelle conseillère à Pôle Emploi avait cru bon de se prendre pour ma mère (si elle savait…) ; 3- je déteste le punk rock ; 4- je suis de bonne humeur. Voilà, je n’irai pas plus loin, des petits mectons de 20 années et quelques qui décident de jouer ensemble, c’est toujours émouvant.
Rajout de dernière minute, Torticoli est également à l’affiche. C’est amusant parce que la dernière fois, pour le concert de Silent Front, Torticoli s’était également greffé in extremis sur la programmation. Quelque chose me dit que ces trois là ont toujours envie de jouer et que dès qu’on leur propose un plan, ils accourent. C’est tout à leur honneur mais ce qui l’est encore plus, c’est que ce soir ce n’est que le deuxième concert de Torticoli et que le groupe va une nouvelle fois être épatant.
Si j’avais eu tendance à trouver le premier concert un peu trop long, celui-ci va se révéler être nettement plus resserré, direct et frontal : le trio, après l’échauffement de rigueur, va s’ingénier à faire décoller sa musique instrumentale et exploser son blues crasseux à grands coups de noise incandescente. Torticoli c’est peut être le remède pour toutes celles et tous ceux qui n’en peuvent plus de tous ces groupes instrumentaux qui se complaisent dans le post rock, le math rock et autres : le groupe a beaucoup plus à voir avec les dégénérés de Skingraft qu’avec les tricoteurs d’arpèges (ou alors, à l’extrême limite, avec le Don Caballero des tous débuts). Du coup, après un titre vraiment prenant pendant lequel le guitariste de gauche utilisait un bottleneck, Torticoli s’arrête, oui, rage et déception c’est déjà la fin du concert – et évidemment comme je ne suis jamais content, j’ai trouvé ça trop court. A bientôt j’espère.
J’avais un souvenir assez violent de Cogne & Foutre, projet assez peu commun mélangeant bidouilles sonores et visuelles – si vous voulez plus d’explications sur comment ce garçon fait interagir (ou pas) les deux, ce n’est pas moi qui vais pouvoir vous en donner. Moins bruyant et s’inscrivant plus sur la durée, le concert de ce soir est tout aussi surprenant mais non exempt de longueurs. Cogne & Foutre lorgne désormais plus du côté des grésillements à la Mego – genre Farmers Manual, rajoutez une rythmique et vous aurez presque du Pan Sonic – voire à la Raster-Noton sauf que le côté répétitif n’est absolument pas exploité ici.
Sorte de musique électroacoustique jouée en direct, les ondes de Cogne & Foutre accompagnent autant qu’elles sont accompagnées par les images parasitaires qui défilent sur des écrans vidéo. Cette façon de travailler également en direct des sources visuelles fait un peu penser à la Cellule d’Intervention Metamkine sauf qu’ici le médium est uniquement la vidéo. Je préférais le Cogne & Foutre brutal, féroce et presque harsh mais celui-ci, plus cérébral et davantage organisé, est pas mal non plus.
Les trois garçons de La Race ne mettent pas longtemps à s’installer. En triangle comme la dernière fois. Le chanteur est à nouveau en caleçon – quelqu’un hurle « à poil ! », il répond alors non sans humour que c’est déjà fait et d’ailleurs il va raconter quelques bonnes blagues pour détendre un peu l’atmosphère. Un peu trop ? Peut être : le début du concert manque légèrement de mordant et de méchanceté, tout n’est pas en place, on sent que la violence pourrait encore monter d’un cran. La Race foire littéralement un morceau, s’arrêtant en plein milieu, mais ne recommence pas pour autant, le plus important c’est d’aller plus loin, vers cette terreur tribale et no wave qui est l’apanage du groupe.
Celles et ceux qui ont quitté le concert à ce moment ont eu tort car La Race, comme d’un rien, mu par une force invisible reliant les trois musiciens, va se transformer en cette bête immonde et violente que j’attendais. Le concert devient alors aussi fou que possible, la doublette guitare/batterie fonctionne à plein, les titres très souvent monoriff s’enchainent et le chanteur hurle de cette voix rauque et sans pitié, se contorsionne, (se) fond dans le public, se laisse porter par lui pour une petite séance de crowd surfing, perd son caleçon, finit complètement à poil – finalement. Stefan Eicher doit mourir continue d’être mon titre préféré de La Race mais le groupe en a plein d’autres en réserve, continuant de jouer puisqu’on le leur demande. Un concert complètement malade et tordu, achevé devant un public aussi clairsemé que résistant.
La Race tourne jusqu’au 15 juin, en gros cela donne quelque chose comme ça : le jeudi 9 à Marseille (L’Embobineuse), le vendredi 10 à Montpellier (Full Gnawa), le samedi 11 à Toulouse (Petit London), le 12 à Bordeaux (Boogaloo), le lundi 13 à Clermont-Ferrand (?), le 14 à Orléans (5ème Avenue) et le mercredi 15 juin à Paris (Le Bouillon Belge) – ne les ratez pas.