No Nebraska! est enfin de retour avec un nouveau disque, le premier depuis 2007 nous disent-ils et c’est vrai que c’est toujours agréable de passer pour un groupe de branleurs – il y a bien des chroniqueurs de disques qui apprécient qu’on le prenne pour des sombres connards. Preuve que justement No Nebraska! n’en est vraiment pas un (je veux dire : un groupe de branleurs) Generalisation est publié en complète autoproduction, il suffit tout simplement de contacter directement le groupe pour se procurer un exemplaire du disque contre une somme aussi modique que dérisoire. Vous pourrez ainsi récupérer un élégant CD emballé dans une pochette cartonnée soigneusement et joliment imprimée et agrémentée d’un insert permettant de se rendre compte que, contrairement à ce que pourrait faire penser les notes du CD rédigées en allemand, No Nebraska! chante en anglais.
Ce chant, il est partagé entre les trois musiciens du groupe, même si l’un d’entre eux semble donner beaucoup plus souvent de la voix que les deux autres. On touche à la première caractéristique de No Nebraska! car le chant n’est presque jamais hurlé, piaillé et même très rarement énervé : sans être totalement guillerettes et fleuries, les voix et les lignes de chant sont particulièrement reposantes, je veux dire qu’elles dégagent une fraicheur certaine, qu’elles n’agressent pas. Si le chant n’est pas toujours très juste ce n’est pas très grave, on sent comme un courant d’air vivifiant, ça nous change de la vindicte ou de la souffrance habituelles exprimées par un groupe dès qu’il prétend avoir des choses intéressantes à nous dire ou veut nous faire part de ses troubles existentiels. Rien que pour cette raison, Generalisation est un disque aussi curatif que précieux.
L’autre qualité de No Nebraska! réside dans son line-up pas très habituel et donc dans les conséquences directes que cela peut avoir sur la musique du groupe : outre une guitare et une batterie on découvre une clarinette basse, laquelle est très loin de faire de la figuration. Avec un son typiquement chaud et doux mais profond, voilà un atout supplémentaire pour le trio qui ne se prive donc pas de l’utiliser. No Nebraska! aime aussi les blagues comme quelques lalala lala la espiègles, des coups de sifflet, un peu de maracas ou un solo de kazoo (!) placé en queue de peloton. Décidément, le groupe sait et aime surprendre alors tant mieux. Dommage finalement que ce disque soit aussi court parce que le punk folklorique de No Nebraska! est des plus séduisants, avec ses côtés alertes et rebondissants mais qui évitent soigneusement le festif.