Ami(e)s du sexe à plusieurs et de l’effort consenti, bonjour, car ce disque est fait pour vous. On avait quitté Ultracoït avec plein de désirs et de promesses, celles susurrées par une première démo désopilante et dont la moindre des qualités n’était pas ce blister transparent et amovible permettant de s’adonner à une épilation pubienne instantanée et de gouter aux joies de la peau lisse et veloutée. Depuis Ultracoït s’est adjoint un quatrième membre sous la forme d’un guitariste/chanteur supplémentaire, ce qui, tout compte fait, signifie que désormais il y a un manche et une langue en sus pour participer aux (d)ébats. Le résultat c’est donc The Sperm EP, joyeuse séance de pénétration collective se divisant en deux parties distinctes mais complémentaires : les préliminaires (Cunt Face) et la recherche effrénée de l’orgasme copulatoire (Dick Face). Et vous auriez tort de pensez que tout ceci
Cunt face. Comme lors de leurs concerts, les Ultracoït démarrent par un Introduire massif et vibratoire, annonciateur de ce qui va se passer juste après. Le son est incroyable et précis, surtout celui de la basse qui tabasse et emmène tout ce petit monde bien profondément, et il est bien difficile également de ne pas s’enlever ce riff répétitif et viscéral du crâne. The Ponce pilote Ultracoït vers des contrées proches de celles d’un Unsane mais, c’est la caractéristique récurrente et la nouveauté principale de The Sperm EP, le groupe va tenter de s’éloigner de plus en plus de cette influence new-yorkaise (qui florissait sur la première démo comme de l’herpès vaginal sur une muqueuse innocente), ne gardant que l’imposante puissance rythmique, donnant encore un rôle prépondérant à la basse et développant des parties de guitares n’excluant pas une relative finesse, ce que nous montre le très dynamique Dickheads, nouveau titre instrumental (mais parfumé de samples farouchement licencieux).
Dick Face : les galettes aussi c’est fait pour être retourné. Do You Wanna est une salve presque hard core, immédiatement suivi par Le Notaire, dans un registre assez similaire bien que plus ralenti et vraiment très drôle avec son sample chabrolien sur les mœurs des femmes de notaires provinciaux et qui occupent leurs longs après-midis comme elles le peuvent. Good Girl est en quelque sorte le gros morceau du disque, celui que l’on a envie de s’envoyer toujours plus. Non seulement il s’agit du plus long coït disponible ici – quasiment 6 minutes, c’est suffisant pour impressionner et rendre jaloux n’importe quel père de famille quarantenaire – mais c’est également le meilleure avec son boutoir rythmique, cette basse en tête de gondole qui encore une fois vous le racle bien profond et les deux guitares qui rempilent à nouveau du côté d’Unsane, essentiellement sur une deuxième partie de titre absolument fabuleuse. Que du bon et que du plaisir…
…Mais malheureusement c’est déjà terminé : comme son nom l’indique ce disque n’est qu’un EP (éjaculation précoce ?). On vous conseille toutefois de vous le procurer auprès des quatre macros – Rejuvenation, Das Büro, Karaoke 666 et Distorgus – qui ont durement fait travailler jour et nuit des cohortes de femmes de chambre guinéennes afin d’avoir les moyens de payer le pressage.
