On avait déjà abordé le cas de MSL JAX/Miss
Shapenfingers & The Lumberjacks à propos d’un premier
album sans titre vraiment pas mal du tout et surtout sentant bon le sable
chaud et les arpions à l’air. Notre ami aux doigts tordus et ses deux petits
camarades bucherons ont donc remis ça avec un Let’s Get Lost toujours sans aucun rapport avec Chet Baker mais
bourré d’innocence conquérante et de plaisirs
simples.
Sur Let’s
Get Lost il n’y a cependant rien de réellement changé par rapport au
premier disque si ce n’est cette fois-ci l’absence totale de folksongs lénifiantes
enregistrées le soir au coin du feu. Et c’est tant mieux. Presque un
soulagement. Tout juste distingue-t-on une tentative d’allégement sur Come On mais ce titre, excellent au
demeurant, penche plutôt du côté des enregistrements bourrés de reverb artisanale
de Sam Phillips aux studios Sun. Et une fois éradiquée toute tentation hippysante,
MSL JAX s’en donne à cœur joie
dans le domaine qu’il maitrise le mieux : la composition de chansons poppy
punk avec couplets accrocheurs, refrains fédérateurs, solos de guitare limite
branlette, une certaine gouille un rien hautaine dans la façon de chanter et de
l’énergie à en revendre.
Bon, voilà clairement un disque qui renifle
l’insouciance sans lendemain, le soleil brulant, les filles en maillot de bain,
les garçons en marcel, le triptyque pastis-pétanque-saucisse, l’été qui n’en
finit pas, les surfers peroxydés, les pom-pom girls consentantes et – oui – il
s’agit à nouveau d’un disque de saison ou – bien mieux – d’un disque que l’on
prend réellement plaisir à écouter en voiture, à rouler au hasard juste pour le
bonheur de griller de super sans plomb 98 à 1.70€ le litre. Tout cela est joyeusement
immoral mais bien meilleur qu’un plaisir coupable.
Une fois de plus on ne pourra que louer le talent
de compositeur de Jérôme Bossuyt (Miss Shapenfingers c’est lui), un garçon qui
sait trousser du riff percutant et tailler de la mélodie saisissante au
kilomètre. Qu’il soit également artilleur au sein de Café Flesh est un détail à
ne pas négliger non plus bien qu’il n’y ait aucun rapport entre MSL JAX et les
terroristes de Jarnac – disons que voilà une remarque qui souligne encore plus
les mérites de ce garçon.
Let’s Get Lost a été publié grâce aux efforts conjoints de
trois labels : Furne Records, Smalltones records et Kicking records.