Elle s’appelle ELIZABETH
et je l’ai tout de suite kiffée avec ses vrais faux airs de Thelma & Louise remontées
à bloc, franchement décidées à sulfater du blaireau bien qu’hésitant encore un
peu sur la marche à suivre – alors, ce sera plutôt femen
ukrainienne ou plutôt rebelle tchétchène ? Les deux mon capitaine.
Elizabeth joue du hardcore rapide et violent, non ça rigole vraiment pas tous
les jours et comme le disent parfois les amateurs il faut reconnaitre qu’Elizabeth
c’est du brutal. Dans
le genre le premier titre Darkness
est plein de promesses avec sa rythmique ultra linéaire façon d-beat (pour
celles et ceux qui veulent tout savoir : le « d » est pour Discharge,
ce qui veut tout dire).
Mais Elizabeth est aussi un petit peu vicieuse car
ses promesses elle ne les tient pas tout à fait. Elle fait même bien plus que
ça. Et Where Vultures Land ne se
contente pas d’être une simple collection de titres de fastcore métallisés qui
cassent la baraque et mettent le feu aux poudres. Donc en deuxième position The Fall démontre qu’Elizabeth ne se
satisfera pas de jouer en roue libre et le plus vite possible : une intro
un rien malsaine et le tour est joué, une bonne atmosphère glauque et tendue
s’installe… oui, bon, la suite de The
Fall reprend partiellement les mêmes chemins que Darkness mais il n’empêche que le ver est dans le fruit et
qu’Elizabeth n’est pas qu’un énième groupe adepte de la bourrinade et que derrière
la fureur/l’action directe on trouve sans peine un côté torturé – notamment
grâce à certains plans de guitare – qui donne tout son intérêt à Where Vultures Land. On n’est alors pas
du tout étonnés de la tournure beaucoup plus mélodique mais très sombre de Sailor’s Grave qui clôture la première
face avec un chant peu scrupuleux des canons du genre mais particulièrement
agrippant (ce chanteur officiait avant dans Nostromo mais on s’en fout un peu,
non ?).
La seconde face démarre elle aussi sur les
chapeaux de roue grâce à un Candles
mâtiné de blasts. Tout de suite après Black
Eyed, le meilleur moment du disque, refait le coup de l’intro en trompe
l’œil (ha ha) mais surtout la suite du titre permet à nouveau d’admirer les
idées de ce guitariste si brillant et ce final presque sludge est vraiment du
meilleur effet. Rising Kingdom est
une autre déflagration punk as fuck avec toujours ce côté alambiqué qui surnage
et donne au hardcore d’Elizabeth toute sa qualité. Enfin, Heartbeats confirme haut la main que l’on peut être versatile sans
se perdre en route et que l’on peut être terriblement agité sans être dissipé.
On peut alors aisément parier sur l’avenir d’Elizabeth tellement on trouve ce
disque enthousiasmant bien que fondamentalement réservé aux fanatiques de
sulfateuses et de hachoirs électriques.
Where Vultures Land est
un joli vinyle transparent qui tourne à la vitesse de 45rpm et publié
conjointement par Throatruiner
records et I For Us records. Et
comme le groupe n’a pas peur de perdre de l’argent il a également mis l’intégralité
de son disque en téléchargement
libre et gratuit.
Pour finir, les lyonnaises et les lyonnais
apprendront qu’Elizabeth sera en concert au Warm Audio de Décines (c’est accessible
en Tramway) le 29 juin prochain ; un concert en très bonne compagnie
puisque il y aura également Moms
On Meth à l’affiche.