samedi 24 novembre 2012

You Freud, Me Jane / Five Sex Events




Avec un nom de groupe comme ça – YOU FREUD, ME JANE – on ne sait vraiment pas trop à quoi s’attendre… Et si ce nom de You Freud, Me Jane restera pour moi et à jamais une énigme totalement inexplicable*, la musique du groupe, elle, ne l’est pas restée longtemps. Des rythmes plutôt lents et appuyés, surtout sur la première face du disque, une basse qui prend beaucoup de place et une guitare tranchante : avec Five Sex Events on est en terrain connu et ça tombe bien parce que ce terrain là est aussi l’un de ceux que l’on préfère, celui d’un noise rock charpenté mais mélodique, vif et énervé.
Il n’y a que le chant, vraiment trop appuyé et trop mélo – un peu comme celui de feu Portobello Bones dans ses plus mauvais jours – qui rebrousse le poil de l’amateur de musique ; ces fins de phrases et ces hahaaaaaaaaa ou ces hohoooooooo qui s’éternisent en trémolant plus que la décence la plus élémentaire et les tables de la loi inamovible du noise rock éternel ne l’autorisent d’ordinaire… il y a des coups de bâton qui se perdent. Mais heureusement You Freud, Me Jane n’est jamais aussi bon que lorsque le trio prend les chemins de l’expression instrumentale : en fin de disque, la partie intermédiaire de Belly Relief dévoile un passionnant tricotage de guitare façon mailles resserrées et aiguisées et lorsque ce même Belly Relief se met à ralentir ce n’est pas pour le plaisir de regarder le paysage ou sous les jupes des filles (quoi que) mais bien pour enfoncer le clou tordu et pointu d’un noise rock vicieux et sombre dans nos petites habitudes rouillées.
Que You Freud, Me Jane soit tout comme ce brave Sigmund un groupe d’obsédés sexuels ne fait également aucun doute : je vous laisserai apprécier par vous-mêmes le titre du disque, les titres de chaque morceau ou les paroles de Dai ! Dai ! Dai ! ; le plus drôle étant que la fille servant de modèle et posant sur les photos encombrant l’artwork de Five Sex Events s’appelle Aurélie Jung – les théories de ce cher Carl Gustav avaient beau diverger de celles de Freud, voilà le genre de détail qui m’amuse…

Five Sex Events tourne à la vitesse de 45 rpm (gros son, bon pressage) et a été publié par Chanmax records et Les Disques Du Hangar 221.

* OK : je lâche le morceau : on entend « You Freud, Me Jane » vers la toute fin de Carradine et il s’agit d’un sample tiré de Pas De Printemps Pour Marnie, un film d’Alfred Hichcock datant de 1964 – et alors ?