vendredi 16 novembre 2012

Metz / self titled




C’est l’histoire d’un groupe monté en épingle. Mais c’est plutôt mérité : les premiers singles de METZ valent vraiment le coup et laissaient présager du meilleur pour la suite. La suite c’est ce premier album sans titre publié par Sub Pop et à la pochette très soignée. Au recto on découvre une photo en noir et blanc et digne d’un album des Smiths (oui, le groupe de pop des 80’s) – le nom de Metz apparait uniquement en filigrane car imprimé par effet de relief dans le cartonnage ; au verso on trouve une autre photo avec un type vautré dans une batterie. La similitude avec une pochette de Nirvana, ajoutée au nom de Sub Pop, label commun aux deux groupes, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Mais en vain. Laissons donc Kurt Cobain pourrir et se faire bouffer par les vers le peu de barbaque qu’il doit lui rester sur les os, bien tranquillement là où il est, car Metz n’a vraiment rien d’un groupe de (pseudo) grunge, en tous les cas sur disque – et laissons donc également aux exégètes le plaisir de retrouver ici ou là les deux accords et demi ou les cinq mesures qui pourraient effectivement avoir été complètement pompés sur un vieux titre de Bleach.
Non, le cas de Metz est bien plus simple que cela. Le trio envoie du gros, du lourd et du bruyant tout au long de dix compositions qui se ressemblent toutes les unes les autres ; il y a deux riffs maximum par compositions ; les lignes de chant sont foutues pareil ; le chant parlons-en encore puisqu’il est noyé sous une couche honorable de réverb, la technique actuelle préférée des groupes qui ne savent pas chanter ou qui préfèrent brailler ; les compositions filent bien droit et ne tiennent que par l’énergie communicative qui se dégage de l’enregistrement.
Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela : cet album sans titre de Metz n’est ni l’album de noise rock minimal et enragé de l’année ; ce n’est pas non plus la bouse honteuse tant décriée. Il s’agit juste d’un bon petit disque, moyen mais efficace, qui envoie sévère voire qui arrache velu, qui ne se pose pas de questions, qui est d’une simplicité frisant l’honnêteté naïve et qui a été enregistré par un petit groupe canadien qui n’en demandait sûrement pas autant. Si on veut vraiment finasser on précisera que la seconde face du disque est meilleure que la première tout simplement parce que les titres qui la composent sont mieux foutus, plus énergiques, plus intéressants et plus percutants… A noter également que chaque face se termine par une courte séance de larsens ou de je-ne-sais-quoi dissimulée après une plage de silence (y a-t-il un concept là dedans ?).

Ce disque est publié par Sup Pop – donc – en CD, en LP avec coupon de téléchargement mp3 et en version limitée intitulée « loser edition » c'est-à-dire gravée dans un vinyle aux couleurs dégueulasses et surtout accompagnée d’un 7’ bonus contenant deux titres inédits – un single dont on reparlera peut-être un jour (ou pas).