Allez, c’est enfin l’heure de la récréation.
L’hiver est (parait-il) définitivement terminé, Le soleil
brille de manière constante et assidue, la bière fraîche s’impose plus
que jamais et j’ai des remontées d’acide. Epuz, le premier EP (cinq titres) d’ULTRA ZOOK n’avait pas eu
l’heur d’être étripé chroniqué par 666rpm, ce disque joyeusement simplet
publié en juin 2012 s’avérant très énervant pour les pisse-froids cérébraux qui
aiment la déglingue et la fantaisie à la seule condition que cela soit fait
avec un minimum de sérieux. Je suis justement un de ceux là, précis dans
l’exécution d’un humour qui ne fait rire que moi, du genre à avoir besoin de m’assoir
avant d’oser piquer un fou-rire et fuyant les fêtes d’anniversaire de mes
meilleurs amis de peur d’être obligé de m’amuser avec des gens et de faire une
overdose de bonne humeur. C’est vrai quoi, comme le disait si bien je ne sais
plus quel philosophe cancéreux, on peut rire de tout mais
pas avec n’importe qui.
Ultra Zook est un groupe ambitieux : le trio
a prévu de publier trois disques en moins de temps qu’il en faut à un
coussin-péteur pour se dégonfler et le deuxième vient précisément de paraitre,
il s’appelle Epuzz – oui, avec deux Z
et comportant à nouveau cinq titres, on en déduit que le troisième et
dernier disque de la série s’intitulera Epuzzz.
Mais revenons-en à Epuzz. Le disque démarre très mal avec Yapati Yupata, hymne caribéen et carabiné, le genre de chanson que
précisément mettent mes amis lors de leurs fêtes d’anniversaire pour inciter
leurs invités à danser à-la-queue-leu-leu déguisés en Casimir ou en
Télétubbies. Les rythmes chaloupent, les voix sont pitchées, le synthé bégaye,
la basse gronde et on remet ça tout de suite et maintenant parce que Yapati Yupata est une ode efficace à la
débilité (vous n’avez qu’à tester sur vos enfants ou sur votre grand-mère
aphasique, vous m’en direz quelques nouvelles).
Mozambiouc
est nettement moins convaincant, pompant vraiment tout ce qu’il peut – surtout
au niveau des voix – sur Battles or s’il y a un groupe abominable qu’il ne faut
absolument pas plagier de nos jours, c’est bien Battles, sous peine de se
transformer à nouveau, mais cette fois-ci en nains de jardin. Tiramisu écœure aussi un peu, finalement
pas aussi débile et jubilatoire et donc moins inpertinent que Yapati
Yupata. Dommage.
Là où les choses deviennent vraiment intéressantes
c’est lorsque Ultra Zook croit bon d'inviter un saxophoniste adepte de la
freeture et qui vient éclairer la musique du groupe d’une lumière un peu
différente. Pisote ! et surtout
l’excellent Aluminium C4 font preuve
d’une inventivité qui cette fois n’est pas systématiquement reléguée au second
plan par la fantaisie outrecuidante dont Ultra Zook s’est fait une spécialité.
Il n’est pas dit qu’ à l'avenir le trio poursuive dans cette voie, celle d’une musique moins
chocolatée, plus barrée et ne confondant pas la loufoquerie avec l’amitié entre
les peuples ni les vessies progressives avec des lanternes magiques, mais on
peut toujours espérer. A suivre.