Des fois il faut savoir dire merci et en
l’occurrence on ne remerciera jamais assez les vieux briscards de K-Fuel qui ont mis le doigt sur Psalm Beach, jeune
trio australien (de Melbourne) dont le premier EP a été publié il y a quelques
mois déjà. Un EP sans titre dont le joyeux mais toujours lucide chroniqueur de
666rpm ne peut s’empêcher de parler à son tour, tant il pense également que
PSALM BEACH pourrait un jour ou l’autre se révéler être bien plus qu’un bon
petit groupe local ou une simple petite découverte pour mélomanes
maniaques et perturbés : l’avenir nous le dira sans doute mais en
attendant cet EP est presque parfait, d’une densité, d’une homogénéité et d’une
pureté que rien ne saurait contrarier – comme un gros diamant brut et noir, d’une
forme et d’une précision troublantes et quasi surnaturelles.
Bien loin de la plupart des autres groupes
australiens qui s’adonnent plutôt avec ferveur aux joies du rock’n’roll ou du
swamp rock à tendance plus ou moins goth, Psalm Beach préfère jouer un rock
mélancolique et noisy qui fait le lien entre Joy Division – c’est très net au
niveau de la basse, écoutez un peu Beds
pour vous en convaincre – et Slint. Une musique lente mais intense et
faussement lointaine. Ce qui est très marquant sur ces quatre titres c’est la
façon dont chaque instrument (guitare, basse et batterie) se détache des autres,
pour former ensuite un tout qui remplit l’espace de manière magistrale. On a même un
peu de mal à croire que cet EP est véritablement la première tentative
discographique de Psalm Beach tant l’enregistrement est de qualité et, surtout,
révèle une originalité peu commune ou, puisque on sent bien ici quelques
antécédents/influences extérieures, révèle une incroyable capacité à digérer
puis recracher celles-ci sous la forme de quelque chose de réellement personnel
et de totalement touchant.
Autre caractéristique de la musique de Psalm
Beach, les titres sont incroyablement longs, en tous les cas pour ce genre de
musique, et dépassent allègrement le format pop song pour aller flirter jusqu’à
la limite des neuf minutes (le sublime Are
We On Time ?) ; Psalm Peach en profite ainsi pour insister, avec
une sorte de ferveur glacée, la répétition des motifs faisant partie intégrante
de la force de persuasion émotionnelle du trio (I Don’t Care Anymore, plus hypnotique qu’il n’y parait au départ).
On n’en revient toujours pas…
… Et on attend donc avec impatience la suite des
aventures de Psalm Beach mais surtout on ne saurait trop vous conseiller d’écouter ce premier EP voire
même d’en faire l’acquisition en CD, à cette adresse : psalmbeach[arobase]gmail[point]com – malgré
l’éloignement géographique et les frais postaux qui en découlent vous vous en
tirerez pour une somme très raisonnable.