JELLO BIAFRA est de retour avec ses petits
camarades de la GUANTANAMO SCHOOL OF MEDICINE pour un deuxième album, White People And The Damage Done, qui ne
surprendra personne mais qui ne décevra pas non plus. Sur la pochette du disque
– un collage déformant comme Biafra les a toujours appréciés et représentant
une bambinette en mode E.T./gore gore girl – un joli sticker a été apposé, un
sticker affirmant quelques gentilles vacheries telles que « marre du Tea
Party ? ce disque est fait pour toi » ou encore « les fans de
D.K. ne seront pas déçus ». Une façon plutôt gentille de lancer les
hostilités et un élégant moyen marketing (oui, malgré tout) de rappeler que
Jello Biafra a toujours été un emmerdeur.
Ce qu’il y a de bien avec les Guantanamo School Of
Medicine c’est que plus le groupe avance dans sa discographie et plus ses
enregistrements deviennent meilleurs. Malgré ses défauts White People And The Damage Done arrive ainsi à dépasser d’une
courte tête le EP Enhanced Methods Of
Questioning qui était déjà très largement supérieur au premier LP The Audacity Of Hype. Des défauts ?
Oui, il y en a quelques uns, en dehors de l’absence totale de surprises question
inspiration de la part d’un Jello Biafra et de ses boyz plus que jamais bloqués
sur un punk hardcore raisonnablement loufoque mais pas si méchant que ça, et
parmi ces défauts on compte la pauvreté de certains riffs de guitare (pourtant
toujours tenue par Ralph Spight des Victims Family) mais aussi la présence
inutile de solos masturbatoires (Burgers
On Wrath) et l’abus de refrains fédérateurs qui transforment trop le
punk-rock de Biafra and C° en hymnes stadiers pour manif alterno-mondialistes.
Des défauts qui plombent surtout la deuxième face de White People And The Damage Done, une face qui s’achève précisément
sur le faiblard Shock-U-Py,
précédemment publié sous la forme d’un 10’avant-coureur mais ici dans une version inutilement rallongée.
Mais le reste est d’excellente facture et sur
toute la première face de White People
And The Damage Done Jello Biafra & The Guantanamo School Of Medicine
font preuve d’une impertinence comme au bon vieux temps, retrouvant c’est vrai
une partie de la verve des Dead Kennedys (ce cher autocollant promotionnel ne mentait donc pas trop
et Hollywood Goof Disease en est l’un
des meilleures exemples). On remarque surtout que ce disque est encore plus
énervé (malgré donc la version longue de Shock-U-Py
placée à la fin du disque en guise de remplissage) et la rythmique est vraiment
aux taquets avec en particulier le nouveau venu Andrew Weiss (ex Gone, le
groupe post Black Flag de Greg Ginn, Ex Rollins Band, ex Ween et même ex
Butthole Surfers) en remplacement du bassiste Billy Gould qui a sans doute pensé qu’il
avait mieux à faire avec Faith No More. Qu’il y reste.
[White
People And The Damage Done est publié en CD (?) et en vinyle par Alternative Tenacles ; la version LP est évidemment dotée d’un coupon de
téléchargement permettant d’obtenir quatre bonus, des remix/réinterprétations
de titres de l’album et, comme souvent, sans grand intérêt]