Continuons de défendre la veuve et
l’orphelin : ce 7’ tout simple a été édité par Sub Pop pour accompagner le premier album
sans titre de METZ : comme on ne
manque par d’humour du côté de Seattle cette édition réservée exclusivement aux
accrocs qui avaient directement précommandé l’album auprès de Sub Pop a été
baptisée « loser edition ». C’est tellement bon des fois de se sentir
important.
La face A – celle avec un rond central sur lequel
a été imprimé un code de téléchargement mp3 de ce single, on n’arrête pas le
progrès – est occupée par un Dirty Shirt
qui résume à lui tout seul l’optique unidimensionnelle du punk noise selon
Metz : deux riffs bourrus qui reviennent en alternance, une ligne de chant
qui répète tout le temps la même chose ou presque, un rythme soutenu par une
doublette assurée elle au tom basse, un pseudo break avec un solo de guitare
qui n’en est pas un à la fin, juste avant de brailler une dernière fois le
refrain ; Dirty Shirt ne décevra
pas les fans de Metz tout comme il confirmera auprès des détracteurs du trio
canadien que ce groupe ne sert vraiment à rien – seulement le jour où la
musique servira à quelque chose faites-moi donc un signe.
La face B propose elle un Leave Me Out un chouïa supérieur à Dirty Shirt. Plus que ça, même : Leave Me Out comporte au moins deux idées de plus que son
prédécesseur et surtout voilà un titre qui fait regretter que Metz ne fasse pas
un peu plus d’effort – OK : le jour où le mot « musique » sera
indistinctement associé au mot « effort » et bien n’oubliez pas de
tirer la chasse – alors non, on veut juste dire par là qu’en écoutant Leave Me Out on se rend compte que Metz
pourrait aisément passer du stade de bon petit groupe à celui de groupe punk as
fuck et excitant über alles. Mais peut-être que ces gars là ne le veulent
pas ; peut-être qu’ils veulent tout simplement continuer à être juste au
dessus de la petite moyenne tant que ça leur permet de boire des bières, de
fumer de la skunk, de rigoler entre potes et de niquer à l’occasion ; peut-être
aussi que ce ne sont que des branleurs, allez savoir…