mardi 17 avril 2012

Pylone / self titled demo



Le harcèlement a commencé par une série de mails insistants et vindicatifs : « hey Hazam ! viens découvrir notre première démo ! ». Puis j’ai carrément reçu par voie de courrier la démo en question, gravée sur CDr, dans une pochette monochrome (avec insert et autocollant à l’intérieur) uniquement marquée en argenté du nom de PYLONE. Il y avait également une petite carte dont l’illustration était lourde de sous-entendus quand à mon addiction à l’alcool ainsi qu’un petit mot m’enjoignant subtilement – « pas forcément pour avoir une chronique, mais pour faire partager notre nouveau projet » – de parler de cette démo dans 666rpm. La réaction du comité rédactionnel a été immédiate et tranchante : rien à foutre des démos envoyées par des petits groupes obscurs qui répètent le dimanche après-midi dans la grange des grands-parents. Donc pas de chronique. 


Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et si le contenu de 666rpm/Heavy Mental se distingue souvent par la nature péremptoire et stupide de jugements hâtifs portés à l’encontre de disques de merde qui après tout ne méritent que ça, l’écoute des trois titres de la démo de Pylone m’a retourné comme une girouette. Cette démo vous pouvez l’écouter et la télécharger gratuitement sur le net parce que jusqu’à la preuve du contraire il n’est pas encore interdit aux musiciens/groupes de diffuser librement leur musique. Mais ça viendra sûrement.
Le plus remarquable à propos de Pylone, c’est que le groupe n’a même pas un an d’existence. Il s’est formé en juin 2011 et, sans doute mu par une avalanche d’idées et d’envies irrépressibles, a fait rapidement des progrès. Au point d’avoir enregistré dès le mois de novembre 2011. Les musiciens qui composent Pylone ne sont pas des novices non plus. Certains jouent ou ont joué dans des groupes tels que Headwax ou Xnoybis. Je me suis même laissé dire que dans Pylone il y a au moins un des terroristes sonores qui toutes les semaines polluent les ondes hertziennes au sein de l’émission Rien A Branler (pour la plupart des gens qui habitent ni dans le Gers ni du côté de Toulouse mais dans des endroits civilisés il y a également la possibilité très moderne du podcast).
It’s Funny, Marangoni et Twin Engine Aircraft : ces trois compositions restent juvéniles (la voix surtout) mais possèdent déjà une maturité indéniable. Des beaux riffs, des rythmes plutôt lents (et lancinants), une basse qui sonne et une façon de savoir prendre son temps parce que l’on est sûr de son fait, de ce que l’on veut dire, de sa musique. Le résultat est bluffant et occupe durablement les esprits au bout de quelques écoutes – on en voudrait donc plus.
Pour un coup d’essai c’est une réussite. En conséquence le directoire plénipotentiaire de 666rpm présente des excuses immédiates et évidemment sincères à Pylone et à l’ensemble des membres du groupe. En espérant avoir très bientôt d’aussi bonnes nouvelles de leur part. Et, ami lecteur, si tu es soudainement intéressé, n’hésite pas non plus à contacter ces jeunes gens.