mardi 30 novembre 2010

Ox Scapula / Hands Out




















Le jour où Ox Scapula a joué en concert dans le coin, c’était au mois de septembre, très exactement en même temps que le passage en ville de La Colonie De Vacances – oui, la fameuse – et donc la venue des anglais est complètement passée inaperçue ce qui est fort dommage : ne serait-ce qu’en jouant un jour avant ou un jour après, Ox Scapula (qui était accompagné ce soir là par les stéphanois de Jokari) aurait récolté un peu plus de spectateurs et se serait même surement fait de nombreux nouveaux fans. Parce que Ox Scapula est un bon petit groupe. Des artisans qui savent affûter leurs guitares, aiguiser leurs mélodies et trancher dans le vif d’un noise rock élégant et racé.
Hands Out est le premier véritable album du groupe après une série de singles, de splits et même une cassette et il faut croire qu’en Angleterre ce sont les mêmes problèmes qu’en France qui concourent à la publication d’un disque puisque ce sont pas moins de quatre labels qui se sont réunis pour arriver à sortir Hands Out dans des conditions décentes : Gringo records (le label des petits gars de Souvaris), Art For Blind, Sea Owl records et We Like Danger!... Les mêmes problèmes, vraiment ? S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème clamait le philosophe Jean Rouxel il y a longtemps maintenant. Donc oui, sortir des disques me parait de plus en plus relever du courage suicidaire ou de l’inconscience téméraire.
Ox Scapula est pourtant du genre à ne pas se compliquer la vie : la musique du groupe est d’une simplicité récurrente, mid-tempo, nerveuse mais pas trop, avec juste ce qu’il faut de swing pour révéler une certaine élasticité alors que la production générale dénote d’une sécheresse devenue quasiment obligatoire dans le genre depuis qu’un obscur ingénieur du son de Chicago en a décidé ainsi. Vous voyez le genre de nervosité et d’aridité dont je veux parler ? Et bien c’est presque ça, Ox Scapula, en plus de torpiller en formation resserrée, possède aussi un je ne sais quoi de nonchalance : la musique du groupe peut être qualifiée de féline, derrière le ronronnement et les yeux mi clos du greffier anesthésié par la chaleur du radiateur de l’entrée on sent toujours les griffes qui pointent et le corps de la bête prêt à se tendre pour vous sauter au visage (saleté de chat). Il en résulte que Hands Out peut être aussi appréhendé comme un album un peu trop répétitif et linéaire. C’est à la fois son charme et sa limite. Mais heureusement le charme opère plus que toute chose.

C’est le nouveau futur moyen de communication incontournable pour tout groupe qui cherche à se faire connaitre un peu mieux : Hands Out est écoutable en entier sur Bandcamp. Sur le même site on apprend également que Ox Scapula vient tout juste de publier un 10 pouces splité avec les marseillais de Conger! Conger! sur le label Katatak, marseillais lui aussi mais néanmoins excellent (on en reparle).