vendredi 11 septembre 2009

Municipal Waste / Massive Agressive























Ecouter Municipal Waste c’est l’assurance de faire un bond en arrière d’au moins vingt années : la musique de ces américains est ouvertement datée, connotée : du bon vieux thrash core/speed metal typé 80’s quelque part entre, voyons voir… la Bay Area en première ligne mais on y trouve également du crossover à la DRI ou Adrenalin O.D. La déconnade est le maître mot de ces quatre gugusses survoltés qui associent volontiers leur musique à des concepts dégueulasses -les zombis explosés sur les illustrations de leur deuxième et meilleur album, The Art Of Partying, rappellent forcément les clochards liquéfiés de Street Trash alors que le sujet du disque est précisément les mille et une façons de faire une (grosse) fête et de gerber ses boyaux et sa cervelle en même temps (il existe également une version de The Art Of Partying emballée dans un boîtier plastique d’un vert fluo irradié et dont la couleur évoque le fabuleux sérum de résurrection d’Herbert West, l’un de mes héros favoris de tous les temps et même d’après).
Pour le nouvel album Massive Aggressive de Municipal Waste Earache records a imaginé une version CD deluxe avec un mini coffret incluant bien sûr l’album mais également et surtout un patch, trois badges et un poignet en mousse -comme ceux de ton tennisman préféré- le tout aux couleurs du groupe. Il ne manque que l’indétrônable bandana pour ressembler à une tapette métallurgiste ou à un Renaud Hantson encore puceau*. L’illustration de la pochette a été une nouvelle fois confiée à Andrei Bouzikov, dans un style toutefois nettement plus sobre et sombre que pour The Art Of Partying. Sobre et sombre : selon les dires du groupe il en irait de même avec la musique présente sur ce nouvel album. Alors, c’est vraiment fini les grosses poilades débiles et régressives ?
Oui et non. L’esprit du Sargent D et des Stormtroopers Of Death est certes moins présent sur Massive Aggressive que sur The Art Of Partying ou son prédécesseur le tout aussi efficace Hazardous Mutation. Ce disque est plus maîtrisé, moins éjaculatoire (les titres de une minute c’est définitivement terminé), devient limite longuet et inévitablement répétitif malgré une petite durée ne dépassant pas la demi-heure -donc si on ne peut pas honnêtement affirmer que le résultat obtenu est moins bon, l'effet produit est juste moins euphorisant mais au fond ce n’est pas si grave que ça tant qu’il reste de la bière au frigo.
Dans le détail, il plane un semblant de sérieux et d’application supplémentaire sur Massive Aggressive comme quelques riffs typiques empruntés à la new wave of british heavy metal (Iron Maiden and C°, voir l’intro de Masked By Delirium), il y a également plus de soli de guitare pour montrer qu’on sait taquiner la six cordes et le chant est un poil plus martial. Un poil seulement, et de cul bien entendu parce que question textes le niveau reste le même avec quelques poussées hilarantes de stupidité naïve telles que Wolves Of Chernobyl, Wrong Answer ou certaines pointes d’humour noir qui derrière une désinvolture désarmante révèlent en réalité une critique gentillette de notre univers contemporain. Vivons heureux en attendant la mort et pourvu qu’elle soit dégueulasse, telle pourrait être la devise de Municipal Waste, groupe de bal des vampires destroy et festif. Pour le reste tout est en place : mosh part, speederies au taquet, passages avec chœurs de soulards et riffs qui décapsulent -à la vôtre et santé bonheur.

* ces magnifiques images proviennent d’un blog dont l’auteur scanne puis poste des articles tirés entre autres d’Enfer Magazine et de Metal Attack, deux magazines du début des années 80