Procès de l’affichage libre à Lyon, l’éternel retour. Le verdict de la Cour d’Appel est tombé pour l’association Barbe A Pop : non seulement celle-ci est reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés mais l’amende est passée de 600 à 1700 euros !
On se demande dans quel monde on vit… J’en entends qui me disent qu’il y a plus grave que le(s) petit(s) problème(s) d’un organisateur bénévole de concerts qui colle des affiches fabriquées à la maison. Je réponds qu’une telle iniquité est symptomatique d’une société où des patrons voyous vident les cinémas pendant la trêve estivale comme d’autres vident leurs ateliers pendant le week-end pour les réinstaller quelques milliers de kilomètres plus loin, là où la main d’œuvre est encore plus sous payée et surtout ferme sa gueule, une société où la culture ne doit surtout pas être diversifiée mais clinquante et évènementielle, consommable et sans danger, une société où la différence (c'est-à-dire organiser des concerts de musiques parfois abruptes ou difficiles sans aucune arrière-pensée mercantile) n’est pas tolérée.
Tout à l’heure je suis passé devant une énième affiche - format 4 par 3 sur un panneau commercial donc payant - de Casse Noisette Made In China. Je me demandais qui pouvait bien aller voir ça. Ce qui est sûr c’est que les personnes ou institutions qui ont porté plainte contre Barbe A Pop, celles qui l’ont condamné et celles qui applaudiront au verdict n’ont jamais foutu les pieds à un seul de ses concerts, ou à un concert Ostrobotnie, Maquillages et Crustacées, Gaffer records ou de l’Amicale Saint Gérard organisés au Sonic, au Grrrnd Zero ou ailleurs. Mais putain, laissez nous vivre !