mercredi 16 septembre 2009

Lydia Lunch / Big Sexy Noise























Alors qu’Atavistic réédite pour le énième fois Queen Of Siam -on apprécie au passage l’argument marketing : Lunch’s masterpiece returns with the original LP “breasts of nails” cover pic for the first time on CD (sic)- Lydia Lunch surprend son monde avec ce 12 pouces intitulé Big Sexy Noise. Big Sexy Noise c’est surtout le nom du groupe que Lydia Lunch a monté en compagnie de James Johnston (guitare), Terry Edwards (orgue et saxophone) et Ian White (batterie) c'est-à-dire les trois quarts de Gallon Drunk, groupe britannique jadis traumatisé par le blues des marais et par Birthday Party. Un très bon choix de musiciens et quand on parle de surprise cela n’en est pas vraiment une puisque Big Sexy Noise a déjà fait des apparitions en concert, entre autres lors de l’édition 2009 des Nuits Sonores à Lyon. Ce jour là j’étais ailleurs, atteint du syndrome du Professeur Rollin (le mec qui a toujours quelque chose à dire) et persuadé que je ne pouvais être que déçu par le spectacle nostalgique d’une vache sacrée fusse t-elle accompagnée d’un backing band de luxe. Publié par Satorial records, ce mini album dont la pochette indique qu’il s’agit d’un tirage limité ne me donne pas entièrement tort.
Il n’est pas question de critiquer les mots de Lydia Lunch, tout ce qu’elle a encaissé dans sa chienne de vie et qu’elle nous recrache à la gueule. Les titres des chansons -Another Man Comin’ (While The Bed Is Still Warm) ou Your Love Don’t Pay My Rent- parlent d’eux mêmes. On est bien content de la voir en si grande forme et on est surtout content de la confirmation de son retour à des formats plus rock/noise/guitare après le magnifique single qu’elle avait enregistré avec Tom Hazelmeyer et Halo Of Flies en 2008. Les spoken words et les albums façon slam ça commençait à bien faire. Lydia Lunch essaie donc de rechanter pour de vrai et il faut avouer que c’est parfois un peu fastidieux. Soit elle n’arrive pas à se débarrasser d’un phrasé rapé (Another Man Comin’) soit elle officie dans un registre proche d’un Vince Neil/Axl Roses sous champignons avec une voix traînante à souhait (Baby-Faced Killer). Sur Bad For Bobby l’atmosphère se fait plus jazzy, Lydia Lunch tente de se raccrocher aux branches pourries de l’album Queen Of Siam précédemment évoqué avant que le saxophone de Terry Edwards ne vienne sauver la situation. Au passage le groupe reprend Kill Your Sons de Lou Reed (de l’album Sally Can’t Dance) et The Gospel Singer, un titre initialement enregistré par Harry Crews -un groupe que Lydia Lunch avait monté avec Kim Gordon au tout début des années 90 pour un unique album, Naked In Garden Hill.
Musicalement, The Gospel Singer est l’un des deux meilleurs titres de ce disque, l’autre étant Your Love Don’t Pay My Rent. Le reste est joué sur un tempo plutôt lent qui n’arrive pas une seule seconde à devenir lancinant, lourd, humide, tendu… oui c’est très décevant de la part de musiciens tels que ceux de Gallon Drunk mais ce disque sent un peu trop la séance de baise obligatoire du samedi soir entre pépère et bobonne : gros peut être, sexy absolument pas et bruyant pas le moins du monde.