The Impossible Story Of Bubu, deuxième album de Io Monade Stanca , a peut être bien quinze années de retard. J’ai déjà entendu ce genre de chant outré et débile, ces rythmiques à la fois explosées et savantes, ces guitares aigrelettes au bord de la rupture, ces basses sèches sans pitié. Oui j’ai déjà entendu tout ça, cette folie ludique, cette poésie du bruit, cette maladie mentale, ce dévergondage du bon goût, ces mélodies sans queue ni tête. Il y a même très longtemps que je n’avais pas entendu un tel album me rappelant ma jeunesse trisomique et dont le résultat soit aussi réussi. Io Monade Stanca, encore un groupe transalpin auquel le label Africantape donne sa chance, un groupe qui fait plus que dépoussiérer des vieux idiomes pour vieux idiots et redonner vie à une certaine exubérance noisy et primitive - demain je réécoute Trout Mask Replica et Lick My Decals Off, Baby de ce bon vieux Capitaine Cœur De Bœuf - tout en vous servant quelques parties mélodiques dignes d’un enfant en pleine conquête d’un nouveau monde de sable et de boue au fond du jardin - suite de la playlist de demain : j’enchaîne avec Storm & Stress ou Dilute.
The Impossible Story Of Bubu et ses quinze années de retard, cela n’a donc plus aucune importance. Je respire lorsque j’écoute un tel disque, je souris de cette liberté, de ces inventions, de cette glose savante, de ces gargouillis impromptus, de ces dissonances caoutchouteuses. Cela nous change des murs de saturations métallico-aériens qui sont devenus la norme actuelle en matière de musique bruyante à base de guitares. Cela nous change des tentations prophétiques et des annonciations nuageuses au sujet de la fin du monde, imminente et cruelle. C’est une question de génération, alors ? Ah non, surtout pas ! La musique de Io Monade Stanca, toute référencée qu’elle est - mais de nos jours quelle musique ne l’est pas ? -, n’a rien de nostalgique. Son territoire est celui de l’absurde, du multidimensionnel, la patate remplace la madeleine et la déraison l’emporte sur la classification temporelle.
Parlons technique (haha ha). Io Monade Stanca est une formation en trio. Une guitare à gauche, une guitare à droite et la batterie au milieu. L’un des deux guitaristes est également le chanteur. Parfois, une basse remplace la guitare de gauche. Parfois une autre basse remplace également la guitare de droite. Il me semble même qu’il arrive que les deux basses jouent ensemble mais à chaque fois chacun reste bien de son côté. C’est tout l’intérêt d’une prise de son - à l’ancienne avec deux micros dans la pièce comme lorsque Rudy Van Gelder apprenait son boulot d’ingénieur du son au début des années 50 ou comme Steve Albini lorsqu’il veut faire son intéressant mais là c’est le batteur de Three Second Kiss qui a officié à l’enregistrement - une prise de son donc particulièrement rudimentaire et qui, alliée à la force primitive d’une électricité maltraitée et virevoltante, fait des étincelles.
The Impossible Story Of Bubu et ses quinze années de retard, cela n’a donc plus aucune importance. Je respire lorsque j’écoute un tel disque, je souris de cette liberté, de ces inventions, de cette glose savante, de ces gargouillis impromptus, de ces dissonances caoutchouteuses. Cela nous change des murs de saturations métallico-aériens qui sont devenus la norme actuelle en matière de musique bruyante à base de guitares. Cela nous change des tentations prophétiques et des annonciations nuageuses au sujet de la fin du monde, imminente et cruelle. C’est une question de génération, alors ? Ah non, surtout pas ! La musique de Io Monade Stanca, toute référencée qu’elle est - mais de nos jours quelle musique ne l’est pas ? -, n’a rien de nostalgique. Son territoire est celui de l’absurde, du multidimensionnel, la patate remplace la madeleine et la déraison l’emporte sur la classification temporelle.
Parlons technique (haha ha). Io Monade Stanca est une formation en trio. Une guitare à gauche, une guitare à droite et la batterie au milieu. L’un des deux guitaristes est également le chanteur. Parfois, une basse remplace la guitare de gauche. Parfois une autre basse remplace également la guitare de droite. Il me semble même qu’il arrive que les deux basses jouent ensemble mais à chaque fois chacun reste bien de son côté. C’est tout l’intérêt d’une prise de son - à l’ancienne avec deux micros dans la pièce comme lorsque Rudy Van Gelder apprenait son boulot d’ingénieur du son au début des années 50 ou comme Steve Albini lorsqu’il veut faire son intéressant mais là c’est le batteur de Three Second Kiss qui a officié à l’enregistrement - une prise de son donc particulièrement rudimentaire et qui, alliée à la force primitive d’une électricité maltraitée et virevoltante, fait des étincelles.