dimanche 23 septembre 2012

Sourvein / Black Fangs




Les albums de SOURVEIN sont suffisamment rares pour que l’on ne s’abstienne pas d’en parler. D’autant plus que ce Black Fangs est le premier long format de Sourvein depuis Will To mangle (en 2002 et chez Southern Lord) et après une longue suite ininterrompue de singles, splits et autres mini-albums de qualités très diverses. En fait cet album on l’attendait plus ou moins depuis 2009 et l’annonce de la signature de Sourvein chez Candlelight records… il sera finalement publié à l’été 2011. Il a donc été difficile à enregistrer, le line-up du groupe étant des plus instables – seul le chanteur Troy Medlin (T-Roy pour les intimes) étant un membre permanent – et variant y compris au cours de l’enregistrement de Black Fangs.
Qu’il y ait eu plusieurs sessions d’enregistrement distinctes, ça on veut bien le croire car à l’écoute de Black Fangs les différences de qualité sonore et de production sont parfois flagrantes d’un titre à l’autre. Ce qui par contre ne varie par beaucoup c’est l’originalité de la musique de Sourvein : du sludge avec quelques relents stoner (Fangs) – dans le meilleur des cas on écoute un ersatz de EyeHateGod, pour le pire c’est à vous de voir... Car côté inspiration ce n’est pas non plus la folie hystérique. Le pas très bon (Gemini) peut précéder le moins mauvais voire le presque bon (Bleeding Charm) et on se perd un peu à tenter de trouver dans les dix titres de Black Fangs l’étincelle qui nous fera enfin palpiter du cortex.
La seule façon d’apprécier un tant soit peu Black Fangs c’est donc de l’écouter très fort, un peu comme cette mauvaise gnôle dont il faut boire beaucoup pour oublier avec le reste qu’elle a également un goût vraiment dégueulasse. Certains vous diraient que Sourvein souffre d’avoir enregistré l’album Will To Mangle (à cette époque Liz Buckingham, ex 13 et future Electric Wizard était encore dans le groupe mais plus pour très longtemps) et que ce deuxième album représente une barrière que T-Roy et sa bande sont depuis incapables de franchir. Il y a du vrai là dedans.
En tous les cas vérifier la bonne santé ou le délitement définitif de Sourvein sera bientôt possible puisque le groupe annonce qu’il a dores et déjà enregistré son quatrième album, qui plus est avec un line-up stable (enfin… avec tout de même un nouveau batteur). Pour celles et ceux qui préfèrent se demander si Sourvein ce n’était pas mieux avant sachez que le tout premier album sans titre du groupe (originellement publié en 2000)  vient d’être réédité en vinyle phosphorescent (!) par Hydro-Phonic records.

La version CD de Black Fangs a été publiée par Candlelight records. La version LP, d’un vinyle aux couleurs très incertaines et dotée en bonus du 7’ quatre titres Imperial Bastard, est elle disponible chez Emetic records.