jeudi 17 décembre 2009

Pygmy Shrews / The Egyptian























Après le single, voici l’album de Pygmy Shrews. Et je vous le dis tout de suite : quel album! Wäntage USA m’a tout l’air aussi d’être un sacré bon petit label avec des références terriblement alléchantes – on reparlera sûrement un de ses jours de Red Fang, dans un style bien différent de celui de Pygmy Shrews, heavy pop/hard rock chewing-gum on va dire pour faire plaisir aux pauvres collectionneurs d’étiquettes – et le type qui tient ce label à bout de bras est du genre absolument charmant et est un parfait gentleman. Comme quoi on peut être bien élevé, passionné et aimer la musique de sales punks. Parce que celle de Pygmy Shrews n’est rien d’autre que ça, un pur concentré de hargne et de saturation sur fond de grosse rythmique énervée. La grande classe du glaviot craché en l’air et qui vous retombe inévitablement sur la gueule. Une guitare, une basse, une batterie et deux voix (mâle et femelle), il n’en faut pas beaucoup plus.
The Egyptian
c’est donc une collection de dix titres qui vous remettent pile en haut de l’actualité une musique cradingue et folle. Et comme les Pygmy Shrews viennent tout droit de Brooklyn et que le guitariste joue également dans Zs j’imagine que la référence à la vieille no wave locale est inévitable mais à tout bien y réfléchir, mis à part le chant de la bassiste Tia, trop trop forte dès qu’il s’agit d’imiter parfaitement Lydia Lunch trente années en arrière (mais également capable de chanter comme une vraie pute à franges sur Shame Canal), je ne vois pas trop ce qu’il y a de fondamentalement no wave là dedans. La négation de toutes formes de mélodies classiques et le recours à la dissonance peut être ? Oui, OK, j’admets. L’absence de solo de guitare ? Aussi (quoi ? vous appelez ça un solo l’espèce de fracassage en règle de cordes au début de Shame Canal ou celui à la fin de Big Time ?). Mais bon, mis à part ça…
Ici pas de pose arty ni de nihilisme auto destructeur ou d’enfer urbain mais quelques points de vues primordiaux (Your Party Sucks) et surtout un affolement général : avec The Egyptian le trio vous rentre tout simplement dans le lard comme un chibre entre dans un trou du cul encore vierge et c’est terriblement bon. Même lorsque Pygmy Shrews ralentit le rythme et que le batteur se calme sur la grosse caisse et le tom basse (Dead Wrong) on a envie de se mettre à quatre pattes. D’ailleurs, sur ce même Dead Wrong, la voix narrative que l’on entend est celle d’Apollo Liftoff (l’homme d’Hammerhead et de Vaz) qui ne s’y est donc pas trompé. Non nous plus.