mercredi 30 décembre 2009

Oxbow / Songs For The French























Songs For The French. Oxbow nous fait le coup du disque de tournée avec une dédicace spéciale aux froggies (la tournée en question, au mois de novembre 2009, a essentiellement concernée la France et est même passée à Lyon, au Grrrnd Zero). Ça me rappelle quand j’étais gamin et Venom qui avait entrepris de sortir toute une série de mini LPs : American Assault, Canadian Assault et French Assault – une légende parlait également d’un Italian Assault qui lui n’a jamais existé – avec à chaque fois deux titres de l’album studio du moment, deux titres live au son pourri et deux inédits ou raretés. De quoi faire raquer les fans transis d’amour. Avec Songs For The French, pour l’instant uniquement disponible en vinyle mais dont une édition en CD serait paraît il planifiée par le label Hydra Head, Oxbow ne se fout pas de la gueule de ses fans. Trois inédits studio sur la face Here et quatre titres enregistrés en concert lors de la tournée 2008 du groupe sur la face There. Un carton super épais qui sent bon l’imprimerie, une galette de couleur (genre gris strié) et parait-il un encart – parait-il parce que cet encart, mon exemplaire de Songs For The French n’en a pas.
Here. Oxbow joue à cinq puisque le guitariste Philippe Thiphaine aka The Crooner Of Doom, éminent membre d’Heliogabale et de Simple Appareil, participe activement à ces trois titres. Aucune surprise de côté-là, même pas celle d’entendre le son d’Oxbow plus étoffé du fait de l’apport d’une seconde guitare : 2 P.M. est un titre typique des californiens, bancal, boiteux, sorte de blues désaxé, prenant toute sa signification et toute sa pertinence dans une explosion ultrasonique de violence noise tandis qu’Eugene Robinson gémit tout ce qu’il peut. Un final qui se traîne somptueusement avec de superbes roulements de la part de Greg Davis et du grand art encore une fois. Coalking est moins direct/moins composé semble t-il – les gars si vous avez improvisé en studio on ne vous en voudra pas – mais le résultat est presque tout aussi impressionnant et tendu du slip que sur 2 P.M., plus lancinant surtout avec un riffage monstrueux de Niko Wenner. Dernier inédit, Well-Dressed Man ressemble plus à une ébauche semi acoustique d’une chanson qu’autre chose, Wenner y joue du piano, il y a des percussions métalliques, Oxbow ne semble pas savoir dans quelle direction réellement aller donc on oublie.
There. Chaque titre proposé ici est tiré d’un concert différent ou presque (trois lieux différents). Autant l’exercice de l’album live est souvent périlleux donc ennuyeux, autant ce genre de collection courte d’instantanés live semble être la bonne solution. Surtout qu’Oxbow assure plus que grandeur nature sur Frankly Franck (de The Narcotic Story, faut il le rappeler), La Luna (un chef d’œuvre de Serenade In Red) et Yoke (un classique de Fuck Fest). Bonus pour les geeks, The Duke : A Gentleman’s Gentleman n’est pour l’instant sur aucun enregistrement studio d’Oxbow et s’il doit un jour en être il sera sûrement méconnaissable tant il s’agit encore là aussi d’une ébauche. On attend donc le prochain album – et la prochaine tournée – d’Oxbow avec une impatience forcément grandissante puisque Songs For The French, qui n’est qu’un sympathique bouche-trou, ne saurait toutefois être entièrement satisfaisant en tant que tel. Mais merci bien pour l’apéritif.