Chronologiquement ce disque est le troisième et
dernier split publié par Year Of No Light en 2012 puisqu’il est sorti au début
du mois de juillet. Et qui dit split dit deuxième groupe : celui-ci
s’appelle Mars Red Sky, une autre formation bordelaise parfaitement inconnue
des services de renseignements de 666rpm mais qui a pourtant publié un album en
2011 chez Emergence records – donc, contrairement au split Year Of No Light/Altar Of Plagues, le rôle de découverte d’un tel disque
est ici parfaitement assuré.
Commençons par les garçons de MARS RED SKY ; si on ne connaissait
pas ce groupe par ici c’est uniquement par pur aveuglement et pour cause d’intolérance galopante
: Falls est un titre de stoner rock
purement instrumental – alors que d’ordinaire il y a du chant dans Mars Red Sky – et à très fortes résonnances psychédéliques, genre
que l’on n’apprécie guère voire même pas du tout. Plusieurs écoutes n’y feront
rien, ce Falls ne passe pas et ne
passera sans doute jamais la barrière infranchissable de l’esprit obtus du
chroniqueur, ce qui ne signifie pas forcement que Mars Red Sky est un mauvais
groupe, cela signifie plutôt qu’il donne envie d’écouter autre chose.
Autre chose ce peut être le Black Bath de YEAR OF NO LIGHT ; un titre inédit qui réserve une surprise de taille à
l’auditeur puisqu’il comporte du chant. Non, il ne s’agit pas d’un vieux titre
de Year Of No Light enregistré avec l’ancien line-up, lorsqu’il y avait encore
un chanteur dans le groupe, mais d’une composition récente. Et en fait ils sont
plusieurs à chanter sur Black Bath,
des chœurs noyés sous beaucoup d’effets et qui ajoutés à une mélodie
curieusement pastorale donnerait presque à ce titre des airs de musique
celtique. Curieux, non ? Oui, curieux. Bon, renseignements pris, il semblerait
que l’idée de ce split ait été d’inverser les rôles habituels de chacun :
Mars Red Sky de proposer un titre sans chant et Year Of No Light d’en proposer
un avec – plus on est de fous et plus on rit.
La face B de ce split est elle entièrement occupée
par les douze minutes de Green Rune White Totem, un titre
présenté comme une longue jam et qui n’épargne pas non plus à l’auditeur
grincheux les affres d’une musique bloquée sur les 70’s – même lorsque les
guitares ascendantes de Year Of No Light prennent un peu le dessus on reste à
l’écart d’un trip que l’on ne saurait partager.
Ce split/disque collaboratif a été publié en vinyle uniquement par Headspin records : il y
a 200 copies noires pour les losers comme moi et 200 copies marbrées noir et
rouge pour les gens qui ont du goût.