You, Me &
The Violence est le premier – et tant attendu par certains – premier album
de BIRDS IN ROW, publié à l’automne
2012 chez Deathwish Inc. Un nombre impressionnant de concerts au compteur, une
réputation scénique qui n’est plus à faire, l’invasion conquérante des
Etats-Unis – le pays de naissance du hardcore, faut-il encore le rappeler –
comme haut fait d’armes spectaculaire et une paire d’enregistrements remarqués puis
compilés sur un Collected publié en
2011 chez Throatruiner : Birds In Row a le vent en poupe mais n’est
pourtant pas un groupe qui brûle les étapes ; et si les termes de
« groupe méritant » peuvent paraitre particulièrement horripilants
parce qu’ils appliquent les critères de sélection de meilleur employé du mois à un truc toujours étrange, la musique, qui précisément doit échapper à toute appréciation
quantitative, il faut bien admettre qu’il y a tout de même un peu de mérite
dans tout ça et que Birds In Row est un groupe qui a vraiment le feu, qui en
veut et qui impose ce respect que l’on peut devoir à tout groupe ou tout
musicien aussi dévoué et aussi impliqué à sortir ses tripes pour les mettre sur
la table et en faire quelque chose.
Collected donnait déjà à entendre un
hardcore sombre mais illuminé et qui surtout sentait la grosse (grosse)
passion ; You, Me & The Violence
se révèle lui être largement supérieur et confirme, même si on n’en doutait pas
une seule seconde, que Birds In Row est un groupe qui se défonce, un groupe qui
ne veut (ne peut) absolument pas faire semblant. Ce premier album est en outre
extrêmement contrasté, délimitant un champ d’action plus vaste, fouillant dans
plusieurs directions, avec des compositions bien tournées mais toujours dotées
d’un naturel qui fait du bien et puis il y a ce chant qui se démarque des
efficaces braillardises hardcore habituellement rencontrées en y insufflant une conviction toute personnelle, un chant qui renforce encore plus ce sentiment
d’émotions intenses qui submergent et embarquent l’auditeur, émaillant You, Me & The Violence de vrais
moments où l’exaltation rageuse se dispute la place d’honneur avec la
profondeur du propos.
Enfin on découvre des compositions où Birds In Row
dépose provisoirement les armes et lève le pied : Last Last Chance a limite des airs de vieux blues crépusculaire et
contraste diablement avec le morceau titre placé juste après ; en fin de
disque le groupe se fend même d’un Lovers
Have Their Say de plus de douze minutes, un titre génial et poignant et qui
n’en finit pas de déverser des flots d’intensité lente et réflexive. Une
conclusion aussi incroyable que déterminante pour un disque dont on ne saurait
désormais se passer.
You, Me & The Violence est publié en CD digipak et en vinyle (jaune, transparent ou blanc marbré) avec pochette gatefold par Deathwish Inc. – l’objet est à la fois très beau et très soigné sans renifler la
prétention et à l’intérieur de la pochette on trouve un grand poster sur lequel
apparaissent plein de photos/portraits et cette mention « we are
Birds in Row » : on devine qu’il s’agit là de tous les amis et
copains du groupe, celles et ceux sans qui Birds In Row ne serait sans doute
pas tout à fait ce qu’il est devenu aujourd’hui (au milieu il y a un type avec
des lunettes, de la moustache et des rouflaquettes ; malgré une
ressemblance assez troublante et malgré tout le bien que je viens de raconter
sur You, Me & The Violence, je
tiens à préciser qu’il ne s’agit absolument pas de moi).
Information d’importance également, Birds In Row
est actuellement en tournée européenne. La date lyonnaise est prévue pour le
jeudi 31 janvier au Warm Audio de Décines
avec Sport et les trop rares Geneva et c’est un concert organisé par Decibels For Us. Be there.